Le président de l’Assemblée populaire nationale, Brahim Boughali, a affirmé que la mise du foncier agricole à la disposition de personnes incapables de l’exploiter avec compétence, hypothéquait la souveraineté alimentaire, soulignant l’importance de le protéger par toutes les voies possibles.
S’exprimant à l’occasion d’une journée parlementaire organisée par la commission de l’agriculture, de la pêche et de la protection de l’environnement, sous le thème : «Foncier agricole, une approche réaliste du principe de la terre à ceux qui la travaillent », Boughali a expliqué, dans son intervention, que «la mise des terres agricoles à la disposition de ceux qui ne sont pas capables de les exploiter de manière efficace, que ce soit par acte de propriété ou location, constitue un gaspillage de ressources productives et des pertes matérielles irrécupérables ». De surcroît, le président de l’APN a souligné que la dépendance vis-à-vis des importations alimentaires reste un problème, et «le plus grave est qu’elle compromet la souveraineté alimentaire ». Après avoir appelé à la préservation et à la protection des terres agricoles, ainsi qu’à envisager «toutes les voies possibles » pour les protéger de toute forme de « dégradation ou de gaspillage », Boughali a affirmé que ces terres sont une ressource de production et un «dépôt stratégique » d’aliments. Il a salué, en outre, les efforts déployés par l’Algérie pour «réaliser un modèle de développement permettant au secteur agricole de changer le visage de notre politique économique, d’être sa locomotive et de renforcer l’un des aspects les plus importants de la souveraineté et de la sécurité nationales ». Il a salué « la bonne gouvernance » à travers laquelle l’Algérie aspire à une bonne gestion et une exploitation idoine du foncier agricole, de même que son attachement à orienter les investissements de façon croissante vers les filières stratégiques, en accélérant la prise en charge des préoccupations des investisseurs aussi bien administratives que financières avec l’adoption de solutions pilotes proposées par les spécialistes scientifiques et administratifs et les praticiens eux-mêmes. Rappelant la décision du Président Tebboune visant la régularisation définitive du dossier relatif à la mise en valeur des terres agricoles d’ici à janvier 2024 et l’octroi d’actes de propriété, en sus d’autres décisions qui s’inscrivent toutes dans le cadre du développement du secteur. Dans ce contexte, Boughali a fait savoir que l’Algérie était en passe d’élaborer « une vision prospective » pour le secteur agricole, qui, a-t-il dit, présente de nombreux défis. «Nous ne saurons envisager une sécurité alimentaire durable et une amélioration économique qui fait sortir l’Algérie de l’ère de l’importation vers de nouvelles perspectives d’exportation, qu’avec la pleine disponibilité du foncier agricole ». Le président de l’APN a mis l’accent sur l’importance d’assurer des compétences techniques pour le secteur, en vue d’encourager l’innovation et l’initiative visant à développer l’investissement dans l’Agriculture, en plus de permettre aux porteurs de projets d’exploiter le foncier agricole à travers différents cadres juridiques.
Sarah O.
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