Accueil À LA UNE SILA 2023 : L’esprit à la Palestine…

SILA 2023 : L’esprit à la Palestine…

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Les passionnés de lecture sont aux anges depuis l’ouverture de la 26e édition du SILA.
Jusqu’au 4 novembre prochain, cet évènement littéraire par excellence accueille des exposants, écrivains, historiens et des intellectuels de 18 pays africains. Cette année, le Sila a réuni 1283 maisons d’édition de 61 pays, dont 267 algériennes, 361 arabes et 625 étrangères. Des conférences et des rencontres sont programmées en marge de ce salon, à travers plusieurs thématiques, notamment sur la question palestinienne. En effet, tous les auteurs que nous avons croisée durant notre présence à la SAFEX d’Alger ont exprimé leur soutien absolu et leur entière solidarité avec la cause palestinienne, tout en condamnant les agressions sionistes incessantes contre le peuple palestinien, notamment les Ghazaouis. Outre la littérature, il y en a pour tous les goûts et toutes les couleurs : histoire, pensées, livres scientifiques, magazines, cinéma…etc. Lors de notre immersion dans ce monde fabuleux, nous sommes partis à la rencontre de bon nombre d’auteurs.

Sid Hamdi Yahdih – Ecrivain sahraoui
Sid Hamdi Yahdih est un écrivain, journaliste et romancier sahraoui, né à Saguia El-Hamra. Il a publié de nombreux ouvrages, dont les plus importants sont : « Sahara occidental, dernière colonie d’Afrique » en 2016, et « Les Etats-Unis et le conflit du Sahara occidental », en 2022. Dans son dernier ouvrage,  » La France et la controverse du Sahara occidental », paru en 2023, l’auteur éclaire le lecteur, avec analyses et informations historiques, comment le Sahara occidental est resté en dehors de l’influence française. Depuis l’invasion marocaine au Sahara occidental en 1975, la France est complice avec le Maroc. Au Conseil de sécurité, la France n’épargne aucun effort pour piétiner sur le droit international et les résolutions de l’ONU. Ainsi, elle est responsable d’entraver le règlement du conflit au Sahara occidental. Dans son livre intitulé « Les États-Unis et le conflit du Sahara occidental, l’écrivain sahraoui met en lumière la position secrète américaine sur la question du Sahara occidental. Alors que les États-Unis déclaraient qu’ils étaient neutres sur le conflit du Sahara occidental, ils aidaient et soutenaient secrètement le Maroc aux Nations unies et lui vendaient des armes pour exterminer le peuple sahraoui. Les États-Unis ont approuvé secrètement la « marche verte », signe coureur de l’invasion marocaine, ont facilité la signature de l’accord de Madrid en faisant pression sur l’Espagne en 1975 et empêché le Conseil de sécurité d’adopter des résolutions pertinentes condamnant l’occupation marocaine au Sahara occidental.

« La Palestine et le Sahara occidental, même combat »
Sollicité afin de nous éclairer sur ce qu’il pense du lecteur algérien, Sid Hamdi Yahdih avoue que même s’il publie en France, c’est en Algérie qu’il possède un plus grand lectorat. « Nous publions en France et bien évidemment en Algérie, mais beaucoup plus en Algérie. J’ai écrit d’ailleurs plusieurs romans sur l’Algérie. Les Algériens s’intéressent de près à ce qui se passe chez nous, ce salon a donc été l’occasion d’échanger avec les visiteurs algériens, mais aussi de nous frotter aux médias algériens, et étrangers notamment ». Concernant sa collaboration avec des maisons d’édition algériennes, notre interlocuteur a cité « l’édition « Da Al-Ouma », « Dar el Ouai », et « Dar El Ouatan » », ajoutant qu’en France, il publiait chez «l’édition « Le Harmattan »». Évoquant la cause palestinienne et tous les crimes subis par le peuple palestinien, l’auteur nous dira que « la cause sahraouie et celle de la Palestine se ressemble à tous points de vue. La Palestine a « La Déclaration Balfour », nous, nous avons « Les accords de Madrid ». La Palestine est occupée par Israël, nous par le Maroc. Si nous parlons de la « Nakba pour la Palestine », nous, nous avons « La marche verte ». La Palestine vit en nous, et nous vivons à travers la Palestine », a souligné l’écrivain sahraoui.

« La femme sahraouie, pilier de notre société »
Abordant le rôle de la femme sahraouie, considérée comme la colonne vertébrale de la lutte sahraouie, Sid Hamdi Yahdih a expliqué que « La femme sahraouie, c’est le pilier de notre société et de notre lutte pour l’indépendance. Tous les hommes se trouvaient sur les champs de bataille, donc, on peut dire que c’est la femme qui a géré depuis longtemps notre cause suprême.  Elle est partout, dans la médecine, l’enseignement, l’administration, le Gouvernement, le Parlement,…il existe d’ailleurs plusieurs ouvrages sur ce qu’a réalisé la femme sahraouie, et dans plusieurs langues. Elle est pour nous une grande fierté.

Adila Katia – Romancière algérienne
À l’occasion d’une séance de ventes-dédicaces, la romancière algérienne, Adila Katia, a aimablement accepté une entrevue. Ancienne chroniqueuse au Soir d’Algérie et à Liberté, l’écrivaine a fait une grande carrière dans le journalisme. C’est par passion qu’elle s’est retrouvée dans le monde de la littérature. « J’adore écrire depuis toujours », nous a-t-elle fait savoir. À son actif sept ouvrages, dont Le vieil homme et la belle (2002), « À l’ombre de tes yeux » (2009). À l’ombre de tes yeux est davantage un récit qu’un roman si l’on en juge par la concision du texte. L’auteure y traite de sujets d’actualité tels que le harcèlement sexuel et moral, la stérilité masculine, l’adoption, la violence faite aux femmes, la mort et bien entendu l’amour. Des problèmes somme toute banaux qui affecteraient n’importe lequel d’entre nous et qui prennent parfois des dimensions démesurées. En 2022, elle publie « Sur les traces de mon enfance », un récit autobiographique. « Liberté et sacrifice « , c’est un témoignage sur les femmes de la Révolution. Adila Katia touche à tout, toutes les thématiques, selon son inspiration. Son dernier livre « Je t’attendais » est inspiré d’une histoire vraie, qui lui a été confiée par cette jeune fille, née d’un couple mixte, d’une maman française, arrachée et séparée de sa mère. Elle raconte tout ce qu’elle a fait pour se libérer et retrouver sa mère. Un ouvrage qu’elle présentera aujourd’hui au niveau du stand dédié au Haut-commissariat de l’Amazighité (HCA).

« Toutes ces atrocités en Palestine… il y a de l’amertume dans tout ce que l’on fait »
Au cours de notre échange, l’auteure avoue que l’édition précédente du SILA « était plus attractive, il y avait plus de lecteurs. Une édition beaucoup plus médiatisée que cette année ». Interrogée sur son message en soutien  au peuple palestinien, elle dira : « Nous sommes très sensibles et solidaires avec la Palestine. Même si on est heureux, il y a de l’amertume dans tout ce qu’on fait. Nous voyons toutes les atrocités que le peuple palestinien est en train de subir…il n’y a plus de justice, la voix de la paix est complètement étouffée. Mais c’est quelque chose qui nous dépasse, un nouvel ordre est en train de se mettre en place. Il y a une justice à deux vitesses… ». Avant de se quitter, Adila Katia nous a informés d’un dernier ouvrage en cours de publication. « Il y a un nouvel ouvrage qui va paraître dans deux jours, « Plus jamais ». Il parle des violences conjugales envers la femme, la mère…deux cas qui m’ont marqué, j’ai donc écrit leur histoire. Toute la société doit être interpellée. Pas une semaine ne passe sans que l’on apprenne un décès ou un acte de violence envers la femme », a fait savoir l’écrivaine native de Tizi Ouzou. « C’est vrai qu’il y a eu une certaine progression, mais il faut en parler et solutionner la chose. Il y a encore beaucoup à faire, même si on a des droits », a ajouté notre interlocutrice.
Propos recueillis par Hamid Si Ahmed 

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