Accueil À LA UNE LUTTE CONTRE L’INFORMEL : Suspense autour des bureaux de change

LUTTE CONTRE L’INFORMEL : Suspense autour des bureaux de change

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Après le communiqué de la Banque d’Algérie rendu public le 23 septembre dernier, annonçant l’adoption par le Conseil monétaire et bancaire, du « projet de règlement relatif aux conditions d’autorisation, de constitution, d’agrément et d’exercice des bureaux de change », les Algériens veulent savoir quand et comment tout rentrera dans l’ordre en matière d’opérations de change.
Autrement dit et concrètement, est-ce que l’annonce de la Banque d’Algérie signifie la disparition imminente de cette grossière anomalie qui consiste, pour tous, à changer leurs dinars en devises, ou réciproquement, dans la rue, en plein air, ou parfois dans des bicoques à la devanture trompeuse. Autant d’argent qui échappe  au contrôle des services de l’Etat, à la fiscalité,… Tout le monde sait que c’est un marché illégal, mais son activité se fait au grand jour avec une «agressivité commerciale» remarquable. Nos compatriotes qui viennent de l’étranger pour séjourner dans leur pays, fréquentent ces marchés dont ils ont les adresses, pour changer leurs devises en dinars, de main à main, plus avantageusement, de très loin, qu’en procédant, en conformité avec la loi, dans un guichet de banque. Le ministre des Finances, Laaziz Faid, a expliqué aux membres de la Commission des Finances et du Budget de l’Assemblée populaire nationale (APN), que le texte réglementaire sera suivi de procédures précises concernant l’origine des devises fortes, la marge bénéficiaire en devises et d’autres détails. En effet, la Banque d’Algérie prévoit la « révision du corpus régissant ces opérations de change, en adéquation avec l’évolution économique et sociale de notre pays ». Une série de textes d’application de la Loi monétaire et bancaire du 21 juin 2023 seront promulgués successivement dans ce cadre. L’informel  du marché de la devise a encore un bon moment de répit avant que toutes ces procédures soient élaborées, rendues publiques et appliquées. Jusque-là, ses barons pourront encore poursuivre leurs activités nuisibles à l’économie nationale en profitant des sommes colossales, souvent inimaginables, que leur procure cette activité illégale. Dans l’immédiat, la Banque d’Algérie parle d’«une démarche progressive» dont seule la première étape est décrite avec précisions  concernant les résidents pour leur « droit ou allocation de change » destiné aux «voyages touristiques  ou professionnels à l’étranger, frais d’études et de stage, etc… ». Les bureaux de change auront d’autres opérations, selon le communiqué, mais elles ne sont pas détaillées. La Banque d’Algérie estime que la première étape est « cruciale ». Elle consiste en la « mise en place d’un réseau organisé et régulé d’établissements offrant des services de change sécurisés ». Est-ce un hasard si cette préoccupation a surgi au moment où l’accent est mis officiellement sur les perspectives prometteuses de l’activité touristique en Algérie ? Le coup d’envoi de la 22e édition du Salon international du tourisme et des voyages (SITEV) qui se déroule en ce moment a donné l’occasion au Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, de  faire savoir que plus de 1,6 million de touristes étrangers avaient visité l’Algérie cette année, soit, a-t-il ajouté, un million de touristes de plus par rapport à 2022. Le tourisme en Algérie « connaît un saut qualitatif » qu’il convient de promouvoir, a-t-il commenté. Il estime que « nous sommes encore loin d’atteindre les objectifs escomptés ». Le potentiel touristique et les atouts de l’Algérie autorisent des ambitions plus grandes. C’est une option sérieusement envisagée par les autorités. L’Etat « a pris toutes les mesures nécessaires en matière d’investissement pour faciliter l’acte touristique et les circuits touristiques proposés par le ministère de tutelle (plus de 300) dans différents types de tourisme au profit des touristes et des investisseurs », a fait observer le Premier ministre. Évidemment, les touristes qui viendront auront à changer leurs devises en dinars algériens. Ils auront besoin de s’adresser à des bureaux de change qui, pour l’heure, n’existent pas.
M’hamed Rebah

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