Outre la préservation de l’environnement et l’amélioration des conditions de vie des habitants, la réhabilitation du barrage vert permettra de favoriser la dynamique de développement économique, notamment dans le secteur agricole.
L’Algérie avance doucement mais sûrement vers la voie de l’autosuffisance alimentaire, et si l’Algérie possède tous les éléments adéquats pour faire prospérer l’agriculture, le reboisement est un atout essentiel. Pour cela, le ministère de l’Agriculture a mené depuis 2020 plusieurs actions, à travers l’aménagement de points d’eau, la plantation de plusieurs milliers d’arbres. Le ministre Abdel Hafid Hani, avait dans ce contexte souligné durant l’année 2022, « la nécessité d’accélérer le processus de réhabilitation du barrage vert, ainsi que la nécessité de donner aux jeunes talents et cadres l’opportunité de renforcer leurs capacités de connaissance et d’expérience pour répondre aux exigences de modernisation des systèmes de production et d’irrigation et d’utilisation rationnelle des terres agricoles et des ressources génétiques, biologiques, animales et végétales ». Le premier responsable du secteur avait rappelé que l’Algérie dispose de tous les moyens nécessaires pour atteindre l’autosuffisance céréalière, qu’il s’agisse des terres agricoles, des ressources en eau, des semences, des compétences humaines ou des structures organisationnelles. En effet, l’Algérie a développé à ce jour plusieurs programmes afin de réduire le phénomène du changement climatique, reflétant ainsi l’intérêt majeur accordé par l’Etat à ce mégaprojet et les moyens alloués dans le développement d’une agriculture durable, pour garantir la sécurité alimentaire et optimiser la production agricole nationale. Et pour faire face aux changements climatiques, notamment, à la sécheresse et à la désertification qui touchent les zones des Hauts-Plateaux et du Sud du pays, les autorités ont décidé de relancer ce projet d’envergure et d’étendre la superficie de sa couverture végétale de 3,7 millions d’hectares actuellement à 4,7 millions à l’horizon 2035.
Intervenant dans ce sens sur les ondes de la Radio nationale, la Chargée de la lutte contre la désertification à la Direction générale des forêts, Saliha Fertas, a dévoilé qu’une « première enveloppe de 10 milliards de DA a été dégagée pour la réhabilitation du barrage vert ». Dans ses témoignages, Mme Fertas a précisé que « l’évaluation du coût de réhabilitation va être de 75 milliards de DA à l’horizon 2030», et que « le Barrage vert c’est 13 wilayas, 183 communes et plus de 1200 localités, ce qui suppose un plan de charge assez important ». Et de poursuivre : « Dans cette ambitieuse entreprise de réhabilitation, nous sommes accompagnés par le ministère de l’Intérieur, mais également par d’autres secteurs», ajoutant que « ce projet est de la plus haute importance pour l’agriculture, et nous ne pouvons parler de l’agriculture sans évoquer le rôle important de la forêt, notamment dans la fixation des sols et l’humidification des milieux pour un bon rendement agricole ». Concernant les projets en cours de réalisation, l’intervenant a annoncé qu’il y a « un plan de reboisement, toute plantation confondue : fruitière, pastorale, forestière avec la diversification des espèces », et de poursuivre, pour ce qui est de faciliter l’accès aux ressource hydriques : « des actions destinées à la population pour améliorer leurs conditions de vie, comme le désenclavement et l’ouverture des pistes. Finalement, il y a la mobilisation de la ressource en eau, qui va servir et pour le cheptel et pour la lutte contre les incendies de forêts en plein été ». En ce qui concerne les espèces qui seront plantées dans cet espace, fait-elle savoir, « ce sont des espèces résistantes à la sécheresse, économique et à croissance rapide ». Lors de l’une de ses déclarations précédentes, portant sur la relance de ce projet, Saliha Fertas avait expliqué que l’organe de lutte contre la désertification à la Direction générale des forêts, en collaboration avec le ministère de l’Intérieur, était en train « d’identifier des parcelles qui peuvent abriter de grands investissements, avec des techniques de mise en valeur », et que « « ce projet ne sera pas pris comme avant, en se contentant des seules actions de reboisement, mais des projets de développement local au niveau des communes concernées ». Pour rappel, la mise en place du barrage vert remonte à l’année 1970. Un projet relancé par le président Tebboune le 30 août 2020.
Hamid Si Ahmed