Évoquant la politique énergétique de l’Algérie dans son volet exportation vers l’Europe, le président Abdelmadjid Tebboune a révélé que le projet du gazoduc transsaharien reliant l’Algérie, le Niger et le Nigeria, « fait face à du parasitage ». La phase d’étude est presque terminée, et certaines parties de projet ont même été réalisées, a-t-il fait savoir. Il a également indiqué que l’Algérie a convenu avec le Niger pour prendre en charge la réalisation du tronçon du gazoduc qui relie le Nigeria à la frontière algérienne. Le président Tebboune répondait, à une question concernant ce projet d’envergure, le gazoduc transsaharien (Trans-Saharan Gas-Pipeline, TSGP), long de 4128 km, reliant le Nigeria à l’Algérie, considéré comme projet structurant et contribution de notre pays dans la promotion et l’accélération de l’intégration économique régionale, dans le cadre de la mise en œuvre des programmes de développement régionaux, notamment l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Il s’agit de connecter le champ gazier de Hassi R’mel, en Algérie, à celui du Nigéria en passant par le Niger, pour relier le marché européen. L’ambassadeur du Nigeria à Alger, Mohammed Mabdul, avait eu à souligner l’avantage économique du TSGP. «C’est un projet très important qui générerait beaucoup d’argent à la fois pour le Nigeria et les autres pays qui y participent », avait-il déclaré dans un entretien accordé au quotidien nigérian «Punch», cité par l’APS. La réalisation du TSGP confirmera la position de l’Algérie comme acteur mondial majeur dans le domaine gazier, mais aussi comme pays résolument engagé dans le développement économique et social du continent. «Le gazoduc peut être achevé en trois ans et nous pouvons transporter 20 à 30 milliards de mètres cubes de gaz depuis le Nigeria», avait affirmé le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab. Il avait caractérisé le TSGP comme un exemple de la volonté des trois pays à mettre en place une infrastructure régionale d’envergure internationale qui soit conforme à leurs objectifs nationaux et à leurs obligations internationales en tant que pays engagés à réduire l’empreinte carbone et sécuriser l’approvisionnement des marchés en gaz naturel. Mohamed Arkab a réitéré l’attachement de l’Algérie à l’aboutissement de ce gazoduc et sa disponibilité à mobiliser « tous les moyens » pour réussir le projet. On sait que le régime marocain est affolé devant les progrès dans la réalisation du TSGP et surtout par les perspectives qu’il offre aux économies des trois pays qu’il traverse- Algérie, Niger et Nigeria- et pour l’approvisionnement en gaz naturel de l’Europe. Le Maroc, qui tente vainement de lancer un projet concurrent, distille régulièrement des informations trompeuses pour faire croire que son projet tient la route et semer le doute sur le TSGP.
Et tout aussi régulièrement, les démentis fusent pour rétablir la réalité des faits. Par sa position géographique proche des marchés de gaz et par son infrastructure énergétique, l’Algérie réunit les conditions exigées pour la réussite d’un tel projet, destiné à approvisionner l’Europe en gaz naturel. L’Algérie est également prête à exporter son excédent de production d’électricité vers l’Europe dans le contexte de la crise énergétique que connaît ce continent. Le président Tebboune l’a affirmé dans son entrevue périodique avec des représentants de médias nationaux.
Il a rappelé que certains pays européens coupaient l’alimentation en électricité à leurs populations à des tranches horaires définies, dans le cadre des mesures d’austérité énergétique, ce qui constitue une opportunité pour renforcer les exportations énergétiques algériennes. « Tous les moyens sont disponibles pour s’approvisionner en énergie depuis l’Algérie. Même les pays qui n’ont pas de gazoduc peuvent s’approvisionner directement en électricité », a souligné le président Tebboune.
M. R.