Accueil ACTUALITÉ ACCUSATIONS CONTRE LA FRANCE : Le Mali le confirme à l’ONU

ACCUSATIONS CONTRE LA FRANCE : Le Mali le confirme à l’ONU

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Le Conseil de sécurité des Nations unies s’est réuni, ce mardi, pour débattre du rapport trimestriel du secrétaire général de l’ONU sur la situation au Mali couvrant la période de juin à septembre 2022.

À cette occasion, le Mali a réitéré ses accusations contre la France pour avoir «partagé des renseignements et largué du matériel au profit d’organisations criminelles», selon la déclaration du ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, qui a promi de présenter les preuves des actes d’espionnage et de déstabilisation menés contre le Mali par la France, lors d’une réunion spécifique du Conseil de sécurité dont il demande la tenue. Le Mali accuse la France de “tentatives de déstabilisation” et de “violations répétées de son espace aérien par les forces françaises”. Des sources médiatiques rapportent que le ministre des Affaires étrangères du Mali a déclaré que “le gouvernement malien se réserve le droit de se défendre si la France continue de porter atteinte à la souveraineté, l’intégrité territoriale et la sécurité nationale de notre pays”. Lors de la séance du Conseil de sécurité, Abdoulaye Diop a insisté sur les progrès réalisés par le gouvernement de transition dans la lutte anti-terroriste, à travers de grandes opérations lancées par les forces de défense et de sécurité du Mali depuis décembre 2021. Selon l’agence d’informations Xinhua french, le principal envoyé des Nations unies pour le Mali, El-Ghassim Wane, a déclaré mardi au cours de la même séance du Conseil de sécurité, que des progrès avaient été accomplis dans le processus de paix et la transition politique au Mali, mais qu’il restait préoccupé par la situation sécuritaire dans le pays. De son côté, intervenant le même jour devant le Conseil de sécurité, Dai Bing, chargé d’affaires à la Mission permanente de la Chine auprès des Nations unies, a appelé la communauté internationale à apporter un soutien plus concret au gouvernement dans la lutte antiterroriste et respecter le droit du Mali à mener de manière indépendante sa coopération en matière de sécurité extérieure. La Chine attache une grande importance aux préoccupations légitimes du Mali en termes de souveraineté nationale, de sécurité et de développement, et soutient le peuple malien dans son choix indépendant d’une voie de développement adaptée à la situation de son pays, a souligné Dai Bing, cité par l’agence d’informations Xinhua french. Avec la communauté internationale, la Chine est prête à apporter ses contributions aux efforts du Mali pour maintenir l’unité nationale et promouvoir la paix et le développement, a-t-il fait savoir. La Chine considère que la transition politique, le processus de paix et la lutte contre le terrorisme ont progressé au Mali grâce aux efforts conjoints des autorités maliennes, des organisations régionales et de la communauté internationale. Il est maintenant important de consolider la dynamique actuelle et de donner continuellement de l’élan vers l’objectif ultime de parvenir à une paix et un développement durables, estime Dai Bing. Il y a moins d’un mois, le 25 septembre, le Premier ministre malien par intérim, Abdoulaye Maïga, qui intervenait devant l’Assemblée générale de l’ONU, s’en était pris au gouvernement français accusé de «pratique néocoloniale, condescendante, paternaliste et revancharde», et avait en revanche salué «les relations de coopération exemplaire et fructueuse entre le Mali et la Russie». Les observateurs relèvent qu’il ne s’agit pas d’une colère exclusivement malienne, encore moins passagère, mais d’une démarche réfléchie qui exprime des sentiments largement partagés en Afrique à l’égard de la France, ancienne puissance coloniale, qui, finalement, récolte ce qu’elle a semé des années durant. Si cette colère se donne libre cours actuellement, comme le montre aussi l’évolution de la situation au Burkina Faso, c’est que le monde a changé profondément avec de plus en plus de conditions favorables à l’exercice des souverainetés nationales et défavorables aux velléités néo-colonialistes des pays occidentaux.
M’hamed Rebah

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