La nouvelle page des relations entre l’Algérie et la France a été pratiquement inaugurée par la visite à Alger de la Première ministre française, Elisabeth Borne.
Le président, Abdelmadjid Tebboune, lui a réservé, hier, un accueil officiel au siège de la présidence de la République où il l’a reçue en audience en présence des délégations des deux pays. Tant du côté algérien que du côté français, les déclarations expriment la satisfaction devant les résultats de la visite de la Première ministre française qui, pour sa part, a parlé d’ »atmosphère de confiance et de fraternité » à propos de la 5ème session du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN) algéro-français. « Le CIHN qui s’est déroulé à Alger, quelques semaines après la rencontre de nos deux Présidents, est un signe fort. C’est la preuve de notre détermination à construire une relation renouvelée entre nos deux pays », a-t-elle affirmé dimanche soir dans un point de presse au terme de la session du CIHN, qu’elle a co-présidée avec le Premier ministre, Aïmène Benabbderrahamne. C’est, a-t-elle ajouté, « à l’image de l’engagement de la mise en œuvre d’une relation renouvelée entre les deux pays, dans le sillage de la rencontre historique entre les Présidents des deux pays en août dernier ». Pour Elisabeth Borne, ce CIHN est « une opportunité inédite pour commencer à traduire en actes la vision de nos chefs d’État ». Elle a tenu à faire constater que c’est son premier déplacement officiel à l’étranger depuis sa nomination au poste de Première ministre. En plus, le déplacement en Algérie de 15 membres du gouvernement français « témoigne de notre volonté conjointe de mettre concrètement en œuvre cet engagement durable qui profitera, en premier lieu, aux citoyens des deux pays ». Pour Aïmène Benabderrahmane, la 5ème session du CIHN a permis aux deux parties d’affirmer «l’importance d’encourager les partenariats et les investissements productifs et créateurs de richesses et d’emplois, notamment dans le cadre du nouveau régime juridique de l’investissement en Algérie, et de ne pas se contenter d’échanges commerciaux qui ne peuvent, à eux seuls, atteindre l’horizon prometteur que les dirigeants des deux pays ont tracé pour la relation algéro-française ». Ce rendez-vous, qui a regroupé près de 15 ministres des deux pays, a également permis de passer en revue « les capacités exceptionnelles des deux pays et les nombreuses opportunités qui attendent l’exploitation», a affirmé le Premier ministre. Il a été également question des atouts importants à même de stimuler le partenariat bilatéral, notamment la proximité géographique et la densité des échanges entre les deux pays, a-t-il relevé. Autre rendez-vous lors de cette visite: le forum économique algéro-français, placé sous le thème « Algérie-France: pour un partenariat économique rénové », co-présidé par le Premier ministre, Aïmène Benabderrhamane, et la Première ministre française, Elisabeth Borne. Ce forum est considéré, par Mme Borne, comme un « symbole fort », dans lequel chaque secteur représenté par les entrepreneurs des deux rives, incarne une facette de la coopération entre les deux pays et chacune des entreprises « porte des solutions pour les défis globaux que nous avons à affronter ». Elle s’est référée à la Déclaration d’Alger, un texte « qui nous lie, qui nous engage à avancer dans de nombreux domaines comme la transition énergétique, le numérique, la santé, l’agroalimentaire ou encore l’industrie ». Un texte « auquel il faut maintenant donner vie », a-t-elle insisté. Le Premier ministre, Aïmène Benabderrahmane, a indiqué que le Forum économique algéro-français affirmait la volonté politique des dirigeants des deux pays d’aller de l’avant vers « une nouvelle conception » du partenariat économique basé sur les principes de « la Déclaration d’Alger » signée août dernier. Il a évoqué les acquis en matière de réalisation des infrastructures, ce qui permet d’attirer l’investissement direct étranger, relevant que l’Algérie occupe la troisième place en Afrique dans le classement du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) sur l’indicateur de développement humain.
M’hamed Rebah