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DÉLUGE DE CRITIQUES ET DE REFUS DE LA POSITION DE PEDRO SANCHEZ SUR LE SAHARA OCCIDENTAL : Adopter la position de Rabat est «un coup de couteau dans le dos »

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L’annonce de l’abandon de Madrid de sa position conforme au droit international sur le Sahara occidental et de faire sienne la proposition de l’occupant marocain avancée, en 2007, non conforme à la Charte des Nations sur une question de décolonisation inscrite, a et continue de susciter de vives réactions de condamnations et de refus, de la classe politique, de responsables et de la société civile espagnols de ce qu’ ils qualifient de « coup de couteau » de Sanchez « dans le dos » d’abord du peuple espagnol dans son soutien au peuple sahraoui pour sa liberté et son indépendance.

Ils dénoncent non seulement la fuite en avant du patron de l’exécutif espagnol, Pedro Sanchez, dans son traitement des questions marquant les relations entre Madrid et Rabat, jusqu’à non seulement adopter la position de l’occupant marocain sur le Sahara occidental mais aussi de voir l’opinion espagnole être informée sur ce qu’elle qualifie de « dérive » , par le Palais royale marocain. Des réactions qui n’ont pas épargné les institutions espagnoles, à l’exemple de onze partis siégeant au parlement qui s’apprêtent aujourd’hui à déposer une demande de convocation du premier ministre pour répondre et rendre des comptes, sur ce qui vient de bouleverser la scène espagnole, notamment au niveau populaire, acquis dans sa majorité à la cause du peuple sahraoui dans sa lutte pour la liberté et l’indépendance du Sahara occidental. Pour le pouvoir marocain, tous les moyens de pression sont bons pour amener le gouvernement espagnol à soutenir la solution prônée par Rabat dans le conflit qui l’oppose au Front Polisario, sur le Sahara occidental, ex-colonie espagnole, qui son armée a eu à être confrontée à la lutte armée sahraouie, bien avant celle du Maroc, dès 1975, date de l’invasion militaire marocaine des territoires sahraouis.
La classe politique, des médias espagnols, des personnalités et acteurs de la société civile espagnols qui leur pays avait jusque-là opté pour « une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable dans le cadre des Nations Unies », rappelle, le Journal El-Pais, comptent faire pression sur le chef de l’exécutif, Pedro Sanchez, pour corriger ce qu’ils qualifient de « coup de couteau dans le dos » avec l’annonce par Rabat de la décision de Sanchez de faire sienne la proposition du Maroc d’accorder « l’autonomie » pour le règlement du conflit qui l’oppose au Front Polisario, sur le Sahara occidental, laquelle proposition est en violation du droit international s’agissant d’une question de décolonisation inscrite à l’ONU et à l’Union africaine (UA). Pedro Sanchez qui a eu, comme ses prédécesseurs à la tête de l’exécutif espagnol ,à décrire le Maroc comme « un partenaire stratégique », en cette année qui a vu des tensions dans les relations entre Rabat et Madrid, qui ne sont pas aussi les premières, a franchi un pas que ses prédécesseurs, faut-il le noter, n’ont pas fait, jusque –là, même s’ils soutenaient tacitement l’occupation marocaine au Sahara occidental, dans le sillage des Accord de 1975 de Madrid, alors que le peuple espagnol, depuis cette date, appelle leurs gouvernements successifs à corriger l’erreur historique de Madrid, celle de ne pas avoir achevé le processus de décolonisation dans son ancienne colonie, à l’origine, depuis 47 ans, des souffrances du peuple sahraoui.

L’alignement de Madrid sur la position de l’occupant marocain « met en évidence l’hypocrisie du gouvernement espagnol au moment où il parle  de la défense de la légalité internationale »
Si dans sa réaction le gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a vivement critiqué la nouvelle position de l’exécutif espagnol dirigé par Pedro Sanchez, sur la question du Sahara occidental, en la qualifiant de « dérive dangereuse », la partie sahraouie souligne dans un communiqué que la position de Madrid « est absolument en contradiction avec la légalité internationale », consacrée dans les textes, les résolutions et les décisions, de L’ONU, L’UA, l’UE, la Cour internationale de justice, la Cour européenne de justice et toutes les organisations régionales et continentales, qui «ne reconnaissent pas la (prétendue) souveraineté marocaine sur le Sahara occidental », précise la déclaration. À partir de Madrid, Abdullah Arabi, représentant du Front Polisario en Espagne a déclaré, sur ce que l’opinion espagnole qualifie « de coup de couteau dans le dos », que « l’Espagne, avec la France, a plus de responsabilités juridiques et politiques que d’autres dans le respect et la défense des frontières internationales reconnues et la lutte contre l’expansion marocaine ».
Cette responsabilité, poursuit-il « demeure tant que le peuple sahraoui n’exerce pas son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance » souligne le représentant du Front Polisario à Madrid. Indiquant, dans un entretien à Europa Presse, que « le gouvernement espagnol tente depuis des années de satisfaire le Maroc et entretient une certaine ambiguïté sur le dossier du Sahara occidental », le responsable sahraoui affirme que l’alignement de Madrid sur la position de l’occupant marocain « met en évidence l’hypocrisie du gouvernement espagnol au moment où il parle de la défense de la légalité internationale », ajoutant que l’Espagne « a une responsabilité politique et juridique définie » et ce que Madrid vient de franchir « est absolument en contradiction avec sa responsabilité » affirme le représentant du Front Polisario en Espagne.
Karima Bennour

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