La ministre israélienne de l’Économie et de l’Industrie, Orna Barbivai, est attendue, aujourd’hui, au Maroc pour une première visite, après celle effectuée, novembre dernier, par son collègue en charge de la défense, Benny Gantz dans le gouvernement israélien.
La visite de la ministre israélienne au royaume marocain aujourd’hui, intervient alors que les palestiniens, des territoires de la Palestine historique de 1948, d’el-Qods et aussi de Cisjordanie, sont la cible de persécutions et de graves violences des opérations des services de sécurité de l’entité sioniste et des colons israéliens. Aussi, son arrivée à Rabat coïncide avec la tenue, aujourd’hui à travers les plus grandes villes marocaines, de manifestations en réponse à l’appel du Front social marocain et de la plus importante association de défense des droits de l’Homme au Maroc, pour dénoncer « de sérieuses régressions, que ce soit en termes de droits économiques, sociaux, environnementaux, ou de droits civils et politiques », est-il souligné dans le dit appel. Aussi, le déplacement de la ministre israëlienne, annoncé dans les médias de l’entité sioniste, intervient à moins d’un mois de l’échec des tentatives d’Israël avec le soutien de certains, dont le Maroc, de s’incruster comme observateur à l’Union africaine. Une défaite rendue possible grâce à la mobilisation de pays membres de l’UA, engagés en faveur de la cause palestinienne, comme l’Algérie et l’Afrique du Sud, et aussi l’impact de la mobilisation de l’opinion africaine, dont marocaine, opposée de voir l’entité sioniste franchir le seuil de l’Institution continentale. Alors que les visites de responsables israéliens au Maroc, depuis l’officialisation des relations, longtemps restées loin des projecteurs, entre Rabat et Tel-aviv, sont accompagnées par des sit-in de protestation contre la présence sur le sol marocain «d’assassins sionistes de palestiniens» comme le rappelle le Front Marocain de soutien à la Palestine, les responsables marocains, à leur tête le Roi Mohamed VI, opposent la sourde oreille au peuple marocain toujours mobilisé contre la normalisation de son pays avec l’entité sioniste. Alors que la mobilisation des syndicats, d’’associations de la société civile et de la scène politique, dont Enahdj al-Démocrati pointe du doigt la responsabilité du gouvernement, Aziz Akhannouch, critiqué pour son inertie face à la hausse des prix des denrées de première nécessité et du carburant, et sa vision libérale de la vie socio-économique, à l’origine du malaise et le mécontentement de larges couches de la société marocaine , dans un contexte économique et social aggravé par la mauvaise gestion gouvernementale de la pandémie, les dépenses financières du royaume, pour ne citer que les secteurs du tourisme et la défense militaire, profitent à l’entité sioniste.
Plus de 10 000 entreprises ont cessé leurs activités en 2021
Dans la dernière étude du cabinet Inforisk, spécialiste de l’information légale et financière des sociétés marocaines, plus de 10 000 entreprises au royaume du Maroc ont cessé leurs activités l’année dernière après que le Makhzen a mis fin, en 2021, à sa politique de soutien aux entreprises impactées par la Covid-19. Et c’est dans les médias de l’entité sioniste que les marocains découvrent que les autorités de leur pays ont signé, le 9 février dernier, un contrat avec Israël.
Dans le budget de défense marocain de 2022, selon les médias israéliens et dans le cadre du-dit contrat, « 12,8 milliards de dollars seront alloués à l’achat et la réparation d’équipements des Forces armées royales [FAR] », une somme qui va dans les caisses de l’entité sioniste. Auparavant, des voix se sont élevées au Maroc pour dénoncer les accords entre Rabat et Tel-aviv, qui coûtent très chèrs au pays, alors que la pauvreté atteit un seuil alarmant, les services de santé sont dégradants et les médicaments inaccessibles en l’absence de couverture médicale pour la majorité des marocains… Le vice-coordonnateur du Front marocain de soutien à la Palestine, Abdessamad Fethi a estimé que « la normalisation touristique du régime du Makhzen avec l’entité sioniste constituait la voie que les sionistes ont choisi d’emprunter pour conquérir le Royaume et il serait illusoire de croire que leur présence se limitera au secteur touristique » a-t-il affirmé, dans sa réaction à l’annonce décembre dernier, de l’ouverture. Pour ce responsable, « une ligne directe entre l’entité sioniste et le royaume marocain permet aux sionistes d’envahir le Maroc sous prétexte d’activités touristiques » rappelant que la majorité des marocains ont « catégoriquement rejeté, car la normalisation avec l’entité sioniste est une trahison», reprenant le propos des palestiniens dans leur réaction sur la normalisation de pays arabes, dont le Maroc avec Israël. Indiquant qu’ « en ouvrant des vols directs entre le Maroc et l’entité sioniste colonisatrice en vue de multiplier par quatre le nombre des visiteurs sionistes conformément à l’accord de la honte » entre Rabat et Tel-Aviv, « le Makhzen, poursuit Abdessamad Fethi « aurait dû subventionner les vols internes dont les prix dépassent les 2 000 dirhams pour un simple trajet entre Casablanca et Tanger, soit les deux tiers du prix de billet vers l’aéroport de Tel-Aviv ». Selon un communiqué du ministère de l’entité sioniste en charge de l’Économie et de l’Industrie, la ministre Barbivai se rendra à Rabat, Casablanca, et Marrakech, indiquant qu’elle effectuera aussi des visites « à des entreprises textiles et agricoles israéliennes implantées au Maroc » selon la même source.
Karima Bennour
