« La diplomatie algérienne adopte aujourd’hui la politique d’égal à égal. Nous riposterons à toute attaque, et ce, quelle que soit la nature de l’adversaire ». Ce principe souligné par le Président Abdelmadjid Tebboune, explique l’état des relations actuelles de l’Algérie avec la France, marquées notamment par le rappel de notre ambassadeur à Paris.
Le « retour à la normale » ne se fera que sur la base d’un traitement d’«égal à égal», a fait savoir le Président Tebboune, vendredi, lors de sa rencontre périodique avec des médias nationaux. Le traitement « d’égal à égal n’est nullement une provocation, mais plutôt un garant de la souveraineté d’un pays, arrachée au prix de 5 630 000 martyrs tombés aux champs d’honneur entre 1830 et 1962 », a-t-il expliqué.
L’autre partie, la France, est invitée à comprendre que « l’Algérie ne tolérera aucun diktat », comme l’a réaffirmé le Président Tebboune qui a souligné que « l’établissement de relations avec la France ne sera pas synonyme de placement sous sa tutelle ».
Pas de haine
Le Président Tebboune a défini la proximité des relations algériennes: «d’abord méditerranéennes, maghrébines et arabes».
Ces relations sont bonnes avec l’ensemble des pays musulmans, «hormis ceux qui nous sont hostiles», a-t-il précisé en allusion évidente au Maroc. Ceci dit, «l’Algérie n’a de haine pour aucun pays», tient à préciser le Président Tebboune. Il fait constater qu’il est triste qu’un ministre de l’entité sioniste menace un pays arabe (l’Algérie) à partir d’un autre pays arabe (le Maroc), qualifiant cet acte d »’infâme et déshonorant ». Pour rappel, lors d’une visite effectuée en août dernier au Maroc, le ministre des Affaires étrangères de l’entité sioniste s’en était pris à l’Algérie, qualifiant « de préoccupant, son rôle dans la région ». « C’est la première fois depuis 1948 qu’un ministre de cette entité visite un pays arabe et y profère des menaces à l’encontre d’un autre pays arabe. Un tel acte entache d’opprobre le pays hôte », a expliqué le Président Tebboune, affirmant que « l’Algérie est un pays protégé et gare à quiconque serait tenté de lui porter préjudice », menaçant « ceux qui voudraient vendre le pays aux ennemis d’avoir à en payer le prix fort ». En effet, une telle situation ne s’est jamais produite à partir de l’Égypte, signataire en 1978 des Accords de Camp David, ni à partir de la Jordanie après la signature des accords de Oued Arabe de 1994. Il est clair que le Maroc, pays arabe et musulman, a conçu sa «normalisation» avec l’entité sioniste comme appui à ses attaques contre le peuple algérien et son pays.
L’Algérie, un pays rassembleur
Inévitablement, le Président Tebboune a abordé la tenue du prochain sommet de la Ligue arabe. Notre pays est directement concerné par sa préparation dans la mesure où il est prévu à Alger le 22 mars 2022. La réintégration de la Syrie dans la Ligue arabe, à cette occasion, est une évidence pour l’Algérie. « Lorsque nous organisons un sommet arabe, il faut qu’il soit rassembleur. La Syrie est censée y participer », a souligné le Président Tebboune qui prévoit que cette rencontre soit unificatrice, et qu’elle constitue un nouveau départ dans «un monde arabe déchiré», comme il l’a décrit. « L’Algérie n’applaudit pas la discorde et la division entre les pays arabes, c’est un État qui fédère les belligérants en Afrique, dans le monde arabe et même en Europe et dans les Balkans », a-t-il fait remarquer. C’est ce qui explique les appréhensions, voire la hantise, de l’entité sioniste. L’Algérie veut renouer avec son rôle fédérateur centré sur les intérêts des peuples du monde arabe et prioritairement le peuple palestinien dans sa lutte pour le recouvrement de ses droits nationaux. Autre défi posé à l’Algérie, la réforme de la Ligue arabe. C’est la seule organisation internationale à ne pas avoir changé depuis 1948, a fait constater le Président Tebboune se référant à l’Organisation des nations unies (ONU) appelée auparavant la Société des nations (SDN) ou bien l’Union africaine (UA) qui était l’Organisation de l’unité africaine (OUA), régies actuellement par des règlements intérieurs efficients.
M’hamed Rebah