Le président sahraoui, secrétaire général du Front Polisario, a réaffirmé, hier, dans son discours marquant le 45e anniversaire de la proclamation, le 27 février 1976, la détermination du peuple sahraoui à aller jusqu’au bout « dans son combat libérateur pour la liberté, la dignité et l’indépendance du Sahara occidental ».
De notre envoyée spéciale aux camps des réfugiés sahraouis (Aousserd)/ Karima Bennour
Un message lourd de sens, d’autant qu’il intervient dans un contexte particulier marqué, par la reprise de la guerre de libération des Sahraouis, depuis le 13 novembre dernier, en réaction à la violation par le Maroc du cessez-le-feu de 1991 qu’il a conclu avec le Front Polisario, sous l’égide des Nations unies, (ONU). Malgré les souffrances, les privations et le statut de réfugiés, une vie d’exil ou celle sous la répression féroce des autorités coloniales marocaines, dans les territoires occupés, du Sahara occidental, la volonté et la détermination du peuple sahraoui à mener son combat sur tous les fronts pour arracher son indépendance demeure intacte. Détermination réitérée, hier, lors de la célébration par les Sahraouis du 45e anniversaire de la proclamation, le 27 février 1976, de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). La célébration de la proclamation de la RASD, cette année, intervient dans un contexte marqué par la reprise de la lutte armée du peuple sahraoui contre l’occupant marocain, depuis le 13 novembre dernier, date de la violation, par le Maroc du cessez-le-feu conclu en 1991 avec le Front Polisario, sous l’égide des Nations unies, en prévision de la tenue du référendum d’autodétermination. Le président de la RASD, Brahim Ghali, secrétaire général du Front de Polisario a indiqué, lors de son discours, hier à l’occasion de la célébration du 45ème anniversaire de la proclamation de la RASD, au camp des réfugiés d’Aousserd que « la RASD est une réalité régionale, continentale et internationale ». La persistance de l’occupant marocain à faire perdurer son occupation et son acharnement à pourvoir une politique expansionniste est à l’origine du non parachèvement de la décolonisation au Sahara occidental, une politique non sans risques sur la stabilité dans la région et sur la paix et la sécurité internationales. La violation, par le royaume marocain, du cesse-le-feu de l’ONU, a été rendue possible en raison de la passivité du rôle de l’Institution onusienne, la communauté internationale, par notamment « la complicité de membres au Conseil de sécurité », par la non tenue, depuis 1991, du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, en application du droit international et des résolutions de l’ONU, sur la dernière question de décolonisation en Afrique, inscrite sur l’agenda onusien et l’Union africaine (UA). Mettant en avant les étapes franchies dans l’édification de la république arabe sahraouie, depuis sa proclamation en 1976 à ce jour, le président sahraoui a affirmé que la « Rasd est une réalité régionale, continentale et mondiale » et que le peuple sahraoui est déterminé à poursuivre son combat pour sa liberté et son indépendance et continue « de donner des leçons au monde » dans sa lutte pour la dignité et la liberté. Sans manquer de relever la mobilisation du peuple sahraoui autour de son combat libérateur, le président de la RASD, secrétaire général du Front Polisario a affirmé que le peuple sahraoui puise la force de son combat dans son attachement « à l‘union et l’unité », autour de sa cause et ses droits, sous la conduite de son seul et unique représentant, le Front Polisario. Abordant la lutte armée de libération du peuple sahraoui, reprise depuis le 13 novembre dernier en réaction à l’agression militaire de l’occupant marocain contre des civils, en violation du cessez-le-feu de l’ONU, le président sahraoui a mis l’accent sur les « hauts faits de l’armée sahraouie et ses victoires » par le passé, et qui, a-t-il souligné, « se poursuivent à ce jour » sur les lignes du front des combats de l’Armée de libération du peuple sahraoui, ALPS contre l’armée marocaine. Et de rebondir, pour rappeler non seulement au Maroc, mais aussi aux soutiens de la colonisation marocaine du Sahara Occidental, que la lutte armée du peuple sahraoui “est un droit légitime” , reconnu et consacré dans les textes et principes de la Charte des Nations unies. “L’Onu est appelée à assumer ses responsabilités”, dira le président à l’adresse notamment de son Conseil de sécurité, qui dans leur échec à faire valoir la force du droit, pour une question de décolonisation, l’Onu est responsable des conséquences induites par sa passivité aussi, face à la violation, par le Maroc du cessez-le-feu, ne laissant d’autre choix pour le peuple sahraoui “que la reprise de sa lutte armée” pour en finir avec l’occupation marocaine du Sahara occidental. Rappelant, par la même occasion, que le peuple sahraoui a eu à prouver, depuis 1991, date du cessez-le-feu de l’Onu, en prévision de la tenue du réferendum, lequel n’a pas été organisé, qu’il a été, contrairement à l’occupant marocain, “une partie engagée pleinement” sur la solution pacifique du conflit, et à lequelle le Maroc a tourné le dos, depuis 1991, jusqu’à violer les accords de cessez-le-feu qu’il a conclu avec le Front Polisario, en 1991, sous les auspices onusiens.
K. B.