Les voies de dialogue semblent rompues entre les collecteurs d’ordures ménagère, privés, et la commune d’Oran. Hier, ces derniers qui avaient l’habitude de se rassembler au niveau d’une rue non fréquentée de Hai Akid-Lotif, ont organisé une opération escargot au niveau du 3e Boulevard périphérique, non loin du pont d’El-Bahia, un rond-point stratégique pour la circulation automobile dans la ville. Pour les collecteurs, c’est la dernière sortie du wali d’Oran, qualifiée de menaces non voilées, qui les a poussés à durcir leur mouvement. « Nous entamons la troisième semaine et au lieu d’engager un dialogue avec nous pour régler le contentieux qui nous oppose à la commune, le wali se permet de nous accuser de refuser de le travail. Certains de nos collègues n’ont pas été payés depuis l’année 2014. S’ils ont des dossiers ou des preuves contre nous qu’ils les divulguent. L’opinion publique est témoin, nous n’avons rien à cacher car nous revendiquons un droit », note un groupe de collecteurs protestataires. Pour eux, le problème qu’ils endurent est le résultat d’une mauvaise gestion du budget de la commune. « Un budget c’est organisé, calculé et chapitré. À quoi a servi l’argent qui devait nous être destiné. Les responsables de la commune, qui refusent de nous recevoir ont beaucoup de choses à se reprocher dans la gestion de ce dossier. L’année dernière, on est parvenu, grâce à la médiation du député Mir Mohamed-Seghir, à un accord. Et au lieu de le respecter, la commune a tout fait pour le faire tomber à l’eau. C’est de la mauvaise foi et de la mauvaise volonté. Certaines parties tirent profit de ce conflit et nous ne voulons pas servir de moyen de pression pour aucune d’elle. Nous revendiquons notre argent. On a rempli notre part du contrat, à la commune de remplir la sienne », indiquent les mêmes sources. Ce conflit qui dure depuis près de trois semaines aurait pu trouver une solution si la commune, par le biais de la direction de l’hygiène et de l’assainissement (DHA), avait rempli sa part du contrat en honorant les factures des collecteurs. Malheureusement cette direction, le parent pauvre de la direction communale, a vu ses budgets réduits comme peau de chagrin. Son premier responsable, décédé il y’a quelques jours, avait tout tenté pour convaincre les collecteurs de reprendre le travail, mais ses efforts furent contrariés par la bureaucratie de l’administration communale. Hier, quelques véhicules de la DHA ont sillonné quelques cités et quartiers de la ville pour enlever les ordures. Mais au lieu de les confier au Centre d’enfouissement technique de Hassi-Bounif comme le stipule le cahier des charges, les ordures ont été stockées au niveau du siège de cette direction. À quoi rime cette manœuvre ?
S. Ben