Le projet de transfert des eaux albiennes du champ de captage de la région de Boussir (commune frontalière de Béni-Ounif, dans la wilaya de Béchar) vers le centre de Béchar sera réceptionné en octobre 2020, a-t-on appris samedi des responsables de l’Agence nationale des barrages et transferts (ANBT).
«Ce projet d’envergure, une fois mis en service dès fin d’octobre prochain, renforcera la sécurisation de l’alimentation en eau potable (AEP) des habitants des communes de Béchar, Kenadza et Abadla», a précisé à l’APS le directeur des réalisations centre de l’ANBT, Messaoud Maâtar. Cet important projet, qui vise à assurer une alimentation régulière en eau potable des populations des mêmes collectivités et devant être achevé dans six (6) mois, a connu un retard dans ses travaux, ce qui n’a pas laissé indifférents les habitants de ces communes. «Tenant compte de l’arrêt des travaux de l’entreprise ETRHB HADDAD, depuis mars 2019 , l’ANBT, a pris des mesures urgentes dont notamment l’inutilisation du réservoir de 15 000 M3, l’installation de ventouses pour faire fonctionner le transfert d’ea u et ce, en se raccordant à un réservoir existant situé au nord de la commune de Béchar, pour le stockage des eaux pompées», a expliqué le même responsable. «Pour combler le retard, nous avons procédé à la substitution de la partie des conduites en acier, non encore livrées, par celles des tuyaux rigide à air comprimé (PVR), qui est largement disponible sur le marché national et techniquement fiable», a-t-il ajouté. «Cette situation a contraint notre agence qui pilote ce projet à la mise en eau, en septembre 2019, de la première phase du projet, à savoir le pompage des eaux à partir du même champ de captage pour se déverser dans le réservoir existant à raison de 50 % de la capacité nominale de pompage, soit 88 litres par seconde», a-t-il expliqué . «Cette opération qui a été concluante a permis aux eaux de ce champ de captage d’arriver et de se déverser dans le réservoir de la commune de Béchar qui dispose d’une capacité de stockage de plus de
20 000 m3», a-t-il souligné. Suite à la désignation par la justice des administrateurs de l’entreprise ETRHB HADDAD, les travaux ont repris dans l’optique de livrer le projet dans sa totalité et atteindre le pompage optimal de 350 litres par seconde, selon M. Maatar. «Ce projet, composé de onze (11) lots et dont le suivi technique a été confié à un bureau d’étude national public et le contrôle de ses travaux à une équipe d’experts de l’ANBT et cubaine, est achevé à 95 %. Il ne reste actuellement que l’achèvement des travaux du réservoir d’une capacité de stockage de 15.000M3, qui avait été confié à l’entreprise ETRHB Haddad, mais malheureusement ce projet a été abandonné. Le deuxième réservoir de 20.000 M3, confié également à la même entreprise, a fait, par contre l’objet de résiliation du contrat et un appel d’offre a été lancé» en vue de la reprise des travaux, a-t-il indiqué . «Le choix d’une nouvelle entreprise réalisatrice de ce projet de réservoir, qui est composé de 12 forages, quatre (4) stations de pompage avec une canalisation d’acheminement des eaux des mêmes forages de 190 km de longueur et ses deux réservoirs, est imminent», a affirmé le même responsable. «Cette réalisation qui s’inscrit dans le cadre de la sécurisation et de l’autonomie de l’AEP de ces collectivités locales a nécessité un investissement de 9,5 milliards dinars» , selon la direction locale du secteur des ressources en eau . Par ce projet, d’une grande utilité publique, les responsables entendent «éviter à l’avenir une situation de crise en matière de distribution de l’eau potable aux populations des communes de Béchar , Kenad za et Abadla, sachant que les eaux du seul barrage et principale source d’approvisionnement de ces trois grandes communes de la wilaya de Bechar, reste aléatoire et dépendante du climat, d’où l’initiation de ce projet par le secteur des ressources en eaux , comme solution alternative pour pallier à cette situation». Il s’agit notamment du recours aux eaux souterraines de la nappe Albienne de Boussir , commune frontalière de Beni-Ounif, située au nord de Bechar , a souligné le directeur des réalisations centre de l’ANBT.
La mise en exploitation de ce projet, est l’unique solution permettant de sécuriser à très court terme l’AEP des populations de Béchar et des principales agglomérations, de même qu’il est d’une importance capitale pour sécuriser définitivement l’alimentation en eau potable des communes de Béchar, Kenadza et Abadla. «La région du sud a connu, dans le passé, des périodes où le barrage de Djorf Ettorba, qui alimente à partir de sa station de traitement et d’épuration de ses eaux soit plus de 40.000 M3 par jour, était parfois presque à sec, ce qui induit, par conséquent, de grandes perturbations dans la distribution d’eau aux populations» des différentes communes, a relevé M.Maâtar.
Le projet s’inscrit dans le cadre d’un programme d’urgence décidé par l’Etat en mars 2018 et au titre de la stratégie nationale de mobilisation des ressources hydriques souterraines de la wilaya pour répondre aux besoins des populations de la région en eau potable. Il permettra le transfert quotidien de 30 000 m3 d’eau à partir des mêmes forages d’une profondeur de 450 mètres chacun, selon la fiche technique du projet.