Le non-respect des gestes barrières dans les magasins d’alimentation générale et autres commerces ouverts exceptionnellement en cette période de confinement, expose les propriétaires à la sanction de fermeture.
Cependant, sur le terrain, les prescriptions sanitaires ne sont tout simplement pas respectées. Le respect des gestes barrières et de la distanciation sociale constitue, en effet, la mesure la plus efficace pour lutter contre la propagation du Covid-19. Dès le début de la crise sanitaire, les commerces autorisés à ouvrir car jugés indispensables, ont été obligés de respecter ces règles strictes de lutte contre la propagation du coronavirus. Parmi ces mesures figure le port de masque rendu obligatoire depuis fin mai dernier : « Une sanction de fermeture d’un mois pour tout manquement à cette mesure. Le commerçant doit choisir entre le port du masque de protection ou la fermeture », avait mis en garde, le ministre du Commerce, Kamel Rezig. Malgré les sanctions qui pèsent sur les contrevenants à cette mesure– une obligation généralisée à toute la population – sont désormais mises en œuvre afin d’éviter une propagation massive du Covid-19. Une simple observation dans les grandes surfaces et commerces révèle qu’un bon nombre de commerçants font fi des mesures de sécurité. Des rappels à l’ordre et sensibilisation semblent ainsi nécessaires et urgents, afin que ces consignes sanitaires soient strictement respectées. Or, sur le terrain, et à l’approche de la saison estivale et la période des grandes vacances, on constate un accroissement de la fréquentation de ces commerces, alors que leurs responsables sont peu regardants sur l’observation des gestes barrières, hormis quelques uns bien-sûr. Et pourtant, ces consignes sanitaires sont affichées pratiquement à l’entrée de chaque commerce : nombre maximal de deux personnes seulement pouvant simultanément être présentes dans le commerce, et aussi l’obligation de porter un masque avant d’entrer. Alors que le gouvernement s’apprête à autoriser d’autres commerces à ouvrir durant la prochaine semaine, beaucoup de citoyens ne comprennent toujours pas pourquoi les agents d’inspection et de contrôle ne procèdent pas au contrôle du respect de ces mesures, au moment où les infractions sont de plus en plus récurrentes ces derniers jours, et fermer ces commerces en cas de manquements graves aux règles sanitaires. Dans certains cas, cela nous fait penser à un laisser-aller. Presque dans tous les espaces commerciaux on retrouve un monde fou dans les superettes et magasins de vente de tous les produits à travers toutes les régions du pays. Cela engage et la responsabilité individuelle du commerçant et celle, bien entendu, du client ; car on constate aussi un relâchement dans le comportement de bon nombre de clients dans le respect des gestes barrières. Manque de distanciation sociale, des personnes portant incorrectement le masque et qui touchent, sans gans de protection, tous les produits sur les étales : les clients dans les magasins respectent moins les consignes de sécurité.
Le président de l’ANCA s’abstient de tout commentaire
Contacté, hier, Hadj Tahar Boulanouar, président de l’Association nationale des commerçants et artisans (ANCA), se refuse tout commentaire, arguant que son association a formulé une série de propositions lors de la réunion de concertation de mardi dernier avec le ministre du Commerce, préférant ainsi attendre tout d’abord sa réponse. Alors que le pays s’apprête à adopter ses premières mesures de déconfinement, les professionnels de la Santé alertent que si les règles barrières ne seront pas strictement respectées, on risque de se trouver devant une deuxième vague de contamination au Covid-19. « Nous avons commencé à enregistrer de moins en moins de cas de Covid-19 diagnostiqués. Mais, si nous ne prenons pas nos dispositions, il y a le risque d’une augmentation de nouveaux cas, c’est-à-dire un effet rebond de la pandémie », a prévenu, la semaine passée, sur les colonnes du Courrier d’Algérie, Mohamed Bekkat Berkani, membre du comité scientifique de suivi de l’évolution de la situation de la pandémie en Algérie.
Hamid Mecheri