Hier, comme au premier jour de la fête de l’Aïd, les Algériens ont été contraints au confinement à partir de 13H00. À Alger, la capitale, la tendance sociale était au « Restez-chez vous ! » Point de vadrouille pour les habitants, ni même de circulation automobile, hormis les exceptions faites aux personnes autorisées d’activité.
Rideaux de commerces baissés, rues et boulevard déserts… le spectacle d’Alger ville morte revient à l’occasion. Un confinement naturel observé par le passé, mais auquel s’est ajouté, cette année, le rythme imposé par la pandémie de Covid-19.
Malgré les traditions de la fête de l’Aïd el-Fitr dans notre société, les citoyens ont pu résister à l’envie de sortir et effectuer des visites entre familles, tout en respectant les instructions des autorités par appliquer les mesures barrières afin d’éviter la propagation de la pandémie de Covid-19. En effet, la prière de l’Aïd el-Fitr, les Algériens l’ont accomplie chez eux, à domicile, loin du rituel religieux collectif, respectant ainsi la fatwa du comité des oulémas qui a interdit la prière dans les mosquées. Des citoyens sortis à pied ont tous, petit et grand, adopté les bonnes pratiques en mettant en application les mesures de prévention. C’est ce que nous avions remarqué lors de notre tournée matinale dans certaines cités d’Alger, où les rues étaient presque désertes, notamment lors des 1er et 2ème jours de l’Aïd el-Fitr. Et comment ! L’interdiction totale de circulation automobile y compris des motocycles, a été décrétée par le gouvernement comme mesure complémentaire au confinement sanitaire, afin d’éviter la propagation du coronavirus.
De leur côté, les commerçants ont appliqué le programme de permanence, qui ainsi suivi à 99,44% au premier jour de l’Aïd el-Fitr à travers le territoire national, selon le ministère du Commerce. Eh bien, le taux de suivi était très élevé, en dépit de la situation sanitaire que connait le pays et des mesures rigoureuses de confinement imposées, dont « la suspension du trafic routier pour tout type de véhicule », fait remarquer la même source. Dans le détail, cette source précise que l’application de la permanence a atteint 100% au niveau de la Direction régionale (DR) d’Alger, 99.96% au niveau de la DR d’Annaba, 100% au niveau de la DR d’Ouargla, 95.25% au niveau de la DR de Béchar et 99.81% à la DR de Blida. Concernant le respect des mesures de préventions contre la diffusion du Covid-19, Kamel Rezig a salué l’ensemble des commerçants réquisitionnés et certains qui ne sont pas concernés par la permanence, les remerciant d’avoir assuré le service public au profit des citoyens, notamment en cette période de crise sanitaire, en respectant les mesures de prévention qui protègent la santé du citoyen. Il faut noter que la majorité des commerçants, pour ne pas dire tous, a respecté, durant les deux jours de l’Aïd, les instructions du ministre du Commerce ainsi que celles du Premier ministre qui obligent le port du masque et le respect de la distanciation sociale.
Contrairement aux commerçants, quelques individus parmi les citoyens ont fait preuve d’un manque de conscience et de responsabilité, notamment samedi, à la veille de la fête de l’Aïd El-Fitr et cela dans certains quartiers d’Alger. À citer, à titre d’exemple, le marché de Bachdjerrad, à El-Harrach, où nous avons observé des bousculades marquées par des citoyens ne respectant pas distanciation sociale. Des citoyens qui, plus est, n’ont pas pris la peine de porter le masque sans penser aux conséquences périlleuses de telles pratiques sur la santé publique.
Sarah Oubraham