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BENYELLÈS, ALI YAHIA ET IBRAHIMI APPELLENT LE COMMANDEMENT DE L’ANP À L’OUVERTURE D’UN DIALOGUE «Le maintien de l’élection du 4 juillet retarde l’avènement inéluctable d’une nouvelle République»

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C’est un appel direct et franc à l’adresse de l’Institution militaire. Ce triumvirat de personnalités nationales invite l’état-major de l’ANP à l’ouverture d’un dialogue pour une sortie de crise dans le pays. Un dialogue qu’il conviendrait d’organiser avec les représentants du mouvement citoyen et les partis et forces politiques qui le soutiennent.

Les rédacteurs de la lettre d’octobre 2017, Rachid Benyellès, Ali Yahia Abdenour et Taleb Ibrahimi ont rendu public, hier, un document, intitulé «Appel pour une solution consensuelle», dans lequel, ils demandent «avec insistance au commandement de l’ANP d’ouvrir un dialogue franc et honnête avec les représentants du mouvement populaire, des partis politiques et organisations sociales qui soutiennent» la mobilisation populaire pour le changement du système politique en place. Pour les rédacteurs dudit appel, l’ouverture du dialogue doit viser «à trouver, au plus vite», ont-ils précisé, «une solution politique consensuelle» en mesure, poursuivent-ils « de répondre aux aspirations populaires légitimes qui s’expriment quotidiennement » depuis le 22 février dernier. Bénéficiant d’une audience considérable au sein de la société et de la scène politique en général, celle précisément du camp de l’opposition, l’ex-général à la retraite Rachid Benyellès, le militant des droits de l’Homme, Ali Yahia Abdennour et l’ex-ministre des Affaires étrangères Taleb Ibrahimi ont rompu, hier, leur silence en appelant à amorcer un processus à même de permettre le dépassement de l’impasse dans laquelle le pays est plongé, depuis notamment l’application de l’article 102, conduisant à la tenue de l’élection présidentielle le 4 juillet prochain, laquelle est refusée par la majorité du peuple algérien, dont des élus et des magistrats, refusant de s’impliquer dans l’opération et son organisation.
Pour les rédacteurs de l’appel, le maintien, à ce jour par le pouvoir, du calendrier électoral, «est porteur de graves dangers  dans une situation régionale tendue» avertissent, Benyellès, Yahia Abdennour et Ibrahimi, affirmant que «la situation de blocage à laquelle nous assistons par le maintien de la date du 4 juillet » ne pourra, poursuivent-ils, «que retarder l’avènement inéluctable d’une nouvelle République», soulignent-ils. Sur le mouvement populaire pacifique pour le changement du système politique en place par l’Édification d’un État de droit, les rédacteurs de la lettre, après avoir indiqué que « les manifestations grandioses de ces treize dernières semaines ont forcé l’admiration du monde entier», ces trois personnalités, qui ont été des acteurs durant des étapes phares de l’histoire du peuple algérien, dont celle de la guerre de libération, témoins des vingt dernières années du règne de l’ex-président Bouteflika, ils affirment que les manifestations populaires, à travers le pays, «nous ont rendu notre dignité trop longtemps bafouée, comme elles nous ont permis de recouvrer notre fierté d’appartenir à une grande nation». Les signataires de l’appel pour une solution consensuelle, dans lequel ils demandent au commandement de l’ANP «d’ouvrir un dialogue franc et honnête». Pour ces trois personnalités, les manifestations populaires pacifiques «ont également fortement contribué à renforcer l’unité nationale et la volonté du vivre ensemble», ce qui conforte et renforce, à un autre niveau, les troupes de l’Institution militaire, mobilisés, pour la sécurisation des frontières. Estimant que les manifestants, dont le nombre «a atteint des sommets historiques» exigent «l’instauration d’un État de droit et d’une véritable démocratie» et pour y parvenir, l’Algérie doit «passer préalablement par une période de transition de courte durée» suggèrent-ils, sans plus de détails, indiquant que les hommes et les femmes qui auront la charge de conduire cette transition n’ont pas été «dans le système profondément corrompu des vingt dernières années».
En rendant public, hier, leur lettre, au lendemain du 13ème vendredi de la mobilisation populaire à travers le pays, lors duquel, le peuple a réaffirmé le rejet catégorique de l’élection du 4 juillet prochain, l’exigence du
départ des 3B, (Bensalah, Bedoui et Bouchareb). La lettre des trois personnalités intervient, au début de la semaine qui verra, la date butoir du dépôt des dossiers de candidatures, le 23 mai prochain, alors que ni les opérations de signatures, ni l’ouverture des permanences, par les 74 candidats, annoncés par le ministère de l’Intérieur. Sur cette élection et son maintien, alors que les conditions politiques et techniques sont bel et bien réunies. Pour montrer l’impossibilité de la tenue de cette élection, les rédacteurs de la lettre indiquent, à ce propos, «comment peut-on imaginer des élections libres et honnêtes alors qu’elles sont d’ores et déjà rejetées par l’immense majorité de la population» parce qu’organisées, poursuivent, Benyellès, Abdennour et Ibrahimi, «par des institutions encore aux mains de forces disqualifiées, opposées à tout changement salutaire ?», s’interrogent-ils. Soucieux du cours et de la teneur des évènements futurs sur la scène nationale, notamment par les conséquences du blocage de la crise politique, par le maintien du processus engendré par l’application de l’article 102, les rédacteurs dudit appel invitent le commandement de l’ANP à ouvrir le dialogue, en vue de sortir de l’impasse politique actuelle, pour aller, enfin, sur la voie de la transition, pour «l’avènement inéluctable d’une nouvelle République» comme l’ont affirmé, hier, Rachid Benyellès, Yahia Abdennour et Taleb Ibrahimi.
Karima Bennour

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