Des journalistes et autres travailleurs assimilés de la presse audiovisuelle, issus de la Télévision publique nationale tiennent, à nouveau, un sit-in de protestation, observé, hier après-midi, devant le siège de l’ENTV, sis sur le Boulevard des Martyrs, à Alger, pour protester contre «la censure de l’information» imposée par leur direction. En effet, pour leur troisième action de protestation de suite, ils étaient fort nombreux à participer à ce rassemblement pour condamner «la censure», en premier lieu, mais aussi pour dénoncer «la pression» qu’ils subissent «quotidiennement» dans l’exercice de la profession. Cette mobilisation exceptionnelle a été marquée par la présence de nombreuses figures du petit écran, de la Radio nationale ainsi que d’autres issus de quotidiens publics. Une forte assistance qui, tout au long de ce sit-in, n’a cessé de crier des mots d’ordre transcrits, par ailleurs, sur des pancartes, entre autres, «non à la pression sur les travailleurs de l’ENTV», «libérez la télé» ou encore «ENTV libre et ouverte pour tous» et « presse libre et démocratique ». En sus, les journalistes manifestants ont scandé plusieurs slogans tels que : «On en a marre de la censure », «La Télévision nationale est la voix du peuple» et «Non à l’arbitraire et Oui à la liberté d’expression ». La liberté de l’expression signifie «service public. On ne peut pas mentir au peuple qui a le droit à l’information. Donner une information incorrecte ou erronée ne servira ni le journaliste, ni le citoyen, car, aujourd’hui, tout est divulgué sur les réseaux sociaux. La presse n’est pas un crime, nous voulons exercer notre noble métier comme il se doit, et comme nous l’avons appris dans les universités », souligne une journaliste-reporter de l’ENTV, à l’issue de cette manifestation. Et à elle de poursuivre ses propos par dire que «l’ENTV est une école qui a formé des journalistes et des techniciens pour servir la Nation. Nous nous sommes sacrifiés pour la liberté de l’expression et de la presse dans les moments pénibles qu’a connu l’Algérie durant la décennie noire. Aujourd’hui, ils ne nous ont pas laissé faire notre travail, on est tout le temps menacés par des sanctions, ou ils nous poussent à la démission, dont le cas de dizaine de journalistes et ouvriers.» Il est utile de signaler que les agents de sécurité ont empêché les manifestants de sortir dans la rue en fermant le portail de l’établissement afin d’éviter d’éventuels «dérapages». Rappelant que les journalistes et les techniciens de l’ENTV sont à leur troisième action de protestation depuis le début du mouvement populaire, le 22 février dernier. Ils ont même interpellé leur tutelle dans des lettres pour mettre fin à la censure dans le traitement médiatique des événements en cours en Algérie.
Med Wali