Ce n’est qu’après plus d’une semaine du début du mouvement de boycott de l’enseignement de la langue arabe à Tizi-Ouzou initié par les élèves des trois paliers que les parties officielles ont enfin réagi.
La direction de l’Éducation de la wilaya de Tizi-Ouzou a appelé mercredi dernier les élèves à retourner en classe, et a mis en garde contre toute manipulation visant à déstabiliser le secteur en instrumentalisant Tamazight.
S’exprimant sur les ondes de la Radio régionale, le directeur de l’Éducation de Tizi-Ouzou, Ahmed Lalaoui, avait affirmé qu’une réunion a été organisée avec les chefs d’établissements ainsi que les parents d’élèves afin de leur donner des orientations visant à convaincre les élèves de retourner en classe et à les sensibiliser contre les manipulations véhiculées sur les réseaux sociaux. Selon lui, ceux qui tentent de déstabiliser le secteur de l’Éducation dans la wilaya veulent utiliser un élément sensible, à savoir Tamazight, tout en rappelant que l’enseignement de cette langue est généralisé dans la wilaya. À noter que cette réaction intervient après que le boycott se soit généralisé dans plusieurs communes de la région. Entamée dimanche 17 octobre par des lycéens des Ath Zemenzar à Ath Douala, l’action a fini par gagner du terrain et toucher d’autres établissements notamment du cycle moyen et secondaire. À Freha, Aïn Zaouia, Boghni, M’kira comme à Bouzeguène, les élèves avaient répondu à un appel anonyme véhiculé sur les réseaux sociaux pour le boycott des cours d’arabe en réponse au groupe de parents d’élèves de la wilaya de Jijel ayant contesté contre l’obligation de l’enseignement de Tamazight à leurs enfants, en septembre dernier. Sur les réseaux sociaux, les internautes ont été nombreux à s’indigner contre la manipulation des élèves et l’instrumentalisation de tamazight à des fins politiques. Du côté des syndicats du secteur, le secrétaire général des lycées d’Algérie (CLA), Idir Achour, avait qualifié la situation de «désolante» pour les deux parties. Selon lui, ces comportements mèneront à un conflit qui risque de prendre des ampleurs graves. À propos de la réaction des lycéens de Tizi-Ouzou, il a estimé qu’«elle n’est pas correcte» bien qu’elle soit légitime. Pour le secrétaire général du SATEF, les élèves ne devraient pas tomber dans ce genre de piège bien que leur réaction soit «naturelle». «On ne doit pas réponde à quelque chose de négatif par du négatif», avait déclaré Boualem Amoura allusion faite à l’action initiée par les parents d’élèves «intégristes» de la wilaya de Jijel qui, selon lui, refusent le savoir. Appelant les élèves à la sagesse, et à ne pas entrer dans ce genre de provocation «inutile», le SG du SATEF estime qu’il faut élever le niveau et surtout de s’ouvrir à tous les savoirs. Sur la question de Tamazight, il avait affirmé qu’elle doit être obligatoire dans tous les établissements scolaires au niveau national, et à ce que le caractère facultatif ne lui soit pas attribué.
Ania Nait Chalal