C’est aujourd’hui, dimanche, 9 octobre que doit débarquer , à Alger, la Cheffe de la diplomatie française, Élisabeth Borne, à la tête d’une importante délégation composée de seize (16) ministres , hommes d’affaires, universitaires, et membres de la société civile, pour la 5e session du Comité intergouvernemental de haut-niveau (CIHN) entre l’Algérie et la France.
Cette session s’étalera sur deux jours et sera tenue sous la coprésidence du Premier ministre Aïmène Benabderrahmane et son homologue française. Cette importante rencontre de partenariat fait suite à la signature de la Déclaration d’Alger pour un partenariat renouvelé entre la France et l’Algérie, conclue le 27 août dernier entre les présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron. Elisabeth Borne aura donc pour mission de traduire par des gestes concrets le nouvel élan assumé par les deux chefs d’État. Lundi, soit le deuxième jour de cette visite c’est le forum d’affaires algéro-français qui tiendra ses travaux à Alger. En effet, une dizaine d’entreprises françaises feront le déplacement à Alger avec Business France, en plus de la délégation économique qui accompagne la Première ministre, dont notamment le géant pharmaceutique Sanofi. Cela dénote le grand intérêt accordé à la coopération économique par la partie française et en dit long sur cette réelle volonté de booster le partenariat entre les deux pays. Il est clair, que la France, cherche, depuis quelques temps, à se repositionner de nouveau sur le marché algérien après avoir cédé de très larges parts à des concurrents plus entreprenants comme la Chine, la Turquie et l’Italie. D’ailleurs ces efforts ont quelque peu cartonné, sachant que les échanges franco-algériens ont progressé de 32%, depuis le début de la guerre entre l’Ukraine et la Russie. Sauf que la France est dans l’obligation de traiter différemment ses affaires avec l’Algérie. Car beaucoup de choses avaient changé, et l’Algérie d’aujourd’hui n’est plus celle d’hier. La partie algérienne négocie au mieux ses affaires avec ses partenaires étrangers. D’égal à égal, dans un respect mutuel où toutes les parties tireront profit ou rien. Comme l’atteste le rejet d’Alger de l’idée d’une coopération gaz contre blé souhaitée par certains milieux politiques français. « Nous ne sommes pas des tubes digestifs. Nous avons besoin de transferts de technologie, d’industrie, de savoir-faire et de projets créateurs de richesse et mutuellement profitables», réplique-t-on à Alger. Le message ne semble pas tombé dans l’oreille d’un sourd puisque Paris a dépêché cette armada de ministres et autres opérateurs dans tous les domaines. Madame Borne, arrivera, donc, aujourd’hui à Alger pour mener les discussions de partenariat avec son homologue algérien sur nombre de questions dans l’espoir de faire avancer les choses concrètement. Selon le communiqué du ministère français des Affaires étrangères, Madame la ministre pourrait également être reçue par le Président algérien Abdelmadjid Tebboune, sans trop s’étaler sur la question. Élisabeth Borne, qui effectue, ainsi, sa première visite à l’étranger depuis sa nomination à la tête du gouvernement français, devrait , selon la même source, se rendre à son arrivée, au monument des martyrs pour déposer une gerbe de fleurs à la mémoire de nos glorieux martyrs tombés au champ d’honneur entre 1954 et 1962, avant de se rendre au cimetière chrétien de Saint-Eugène à Alger où reposent nombre de français nés en Algérie durant la période coloniale. S’agissant de la rencontre elle -même, la Première ministre devrait procéder avec son homologue algérien, à l’ouverture des travaux de cette session et présider ensemble la cérémonie de signature de plusieurs contrats dans les secteurs de la transition énergétique, la coopération économique, la jeunesse ainsi que l’éducation, rapporte la même source. Selon le texte, les discussions entre les deux parties dans le cadre du Cihn seront portées essentiellement sur ces volets. Le dossier épineux de la mémoire notamment la création d’une commission mixte d’historiens et la question de l’immigration clandestine, ainsi que l’assouplissement de la procédure d’octroi de visa pour les Algériens sont toujours en voie d’élaboration, alors que celui de l’augmentation des livraisons de gaz algérien à la France n’est même pas inscrit à l’ordre du jour.
Brahim Oubellil