Le Courrier d’Algérie : La chute des prix du pétrole pousse le gouvernement à chercher d’autres alternatives, pour y faire face comme par exemple le développement de la production locale, le développement des exportations, mais aussi le développement des PME. Vous avez estimé dernièrement l’Algérie peut tirer profit de la chute des prix du pétrole. Comment à votre avis ?
Zaim Bensaci : Il faut dire que même si la majorité des PME, comme celles exerçant dans le bâtiment et travaux publics (BTPH) ou dans les services vont survivre à cette crise, il n’en demeure pas moins que des mesures adéquates doivent être prises, pour encourager celles qui apportent de la valeur ajoutée. Donc je dirai que la chute des cours du pétrole est une occasion pour donner de l’impulsion aux PME productives pour qu’elles se développent et deviennent plus compétitives. Les PME productrices doivent en premier lieu avoir un statut et une considération particuliers pour qu’elles deviennent une source de richesse et contribuent au développement économique. D’ailleurs, cette question a été à l’ordre du jour de l’assemblée générale du CNC/PME qui s’est tenue en décembre 2014. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’en développant les PME, le pays se libérera un tant soit peu de la dépendance aux hydrocarbures. Mais pour atteindre cet objectif des efforts doivent être consentis, pour mettre les PME dans une situation de force, afin de combattre l’importation par la production mais seulement dans des conditions propices.
Il y a donc urgence de relancer l’opération de mise à niveau ?
Il faut reconnaitre que l’opération de mise à niveau que le gouvernement qui a initiée, destinée à 20 000 entreprises, n’a pas abouti à des résultats satisfaisants sachant que seulement 1 500 PME en ont bénéficié. Il faut cibler d’abord l’environnement des affaires où il faudra mettre le paquet, pour l’améliorer comme il faudra des garanties pour que les PME puissent se développer en termes de capacités de production, de chiffres d’affaires et dans la contribution au développement local. Nous avons proposé à maintes reprises des solutions pour que l’environnement économique soit assaini avec la levée de tous les obstacles, surtout d’ordre bureaucratique. Nous attendons également l’application des engagements du gouvernement, pour ce qui est de la révision du statut de l’Agence nationale de développement de la PME, ainsi que la révision du mode de régulation et de planification de notre dispositif institutionnel et économique.
Quelles sont les autres solutions que vous proposez face à cette nouvelle conjoncture ?
Je ne cesserai jamais de le répéter, mais il faut encourager la mise à niveau des PME, il faudrait également faire en sorte que les grandes entreprises face confiance aux petites entreprises locales, pour ce qui des pièces de rechange et d’équipement. Je donne l’exemple de Sonatrach. Il y a des gens qui sont à l’étranger qui vendent des équipements à Sonatrach qui sont produits à l’étranger. Or que les mêmes équipements sont produits localement mais ne trouvent pas d’acheteurs.
Entretien réalisé par I. B.