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Yémen : le pouvoir décrète la fin des pourparlers avec les rebelles

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Le gouvernement yéménite a décrété jeudi la fin des pourparlers de paix pour protester contre la création par les rebelles chiites et leurs alliés d’un «Conseil supérieur» pour gouverner le pays en guerre.

«Les négociations sont totalement terminées», a déclaré Abdallah al-Olaimi, numéro deux du cabinet présidentiel et membre de la délégation engagée dans les difficiles pourparlers depuis avril à Koweït sous l’égide de l’ONU. Ceux-ci n’ont enregistré aucun progrès. «Nous avons participé et fait preuve de patience pour le bien de notre peuple et nous mettons fin aux négociations dans son intérêt», a écrit M. Olaimi sur Twitter. Le Yémen est en proie au chaos depuis l’entrée en septembre 2014 dans la capitale Sanaa des rebelles Houthis, accusés par l’Arabie saoudite sunnite voisine et alliée du pouvoir de liens avec l’Iran chiite.
Les rebelles contrôlent encore Sanaa et une bonne partie du nord, malgré l’intervention militaire d’une coalition arabe dirigée par l’Arabie saoudite pour les repousser. Le conflit a fait plus de 6.400 morts depuis mars 2015 et déplacé 2,8 millions de personnes, selon l’ONU. A Ryad, le gouvernement du président Abed Rabbo Mansour Hadi a affirmé que les rebelles avaient «donné le coup de grâce» aux pourparlers, selon l’agence Saba. L’annonce du pouvoir est intervenue après que les rebelles ont fait état de la formation d’un «Conseil supérieur» de dix membres pour gouverner le Yémen, selon un communiqué publié par une agence de presse rebelle.
Les Houthis et le parti du Congrès populaire général (CPG) de l’ex-président Ali Abdallah Saleh sont tombés d’accord pour former ce conseil. «L’objectif est de rassembler les efforts en vue de faire face à l’agression menée par l’Arabie saoudite et ses alliés». Le rôle du conseil sera de «gérer les affaires publiques au niveau politique, militaire, économique, administratif, social et en matière de sécurité». Le médiateur de l’ONU, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, a estimé que cette mesure «contrevient» à l’engagement des rebelles dans le processus de paix et «représente une grave violation» de la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l’ONU pour la paix au Yémen.
Dans une première réaction du pouvoir, le ministre des Affaires étrangères Abdel Malak al-Makhlafi avait condamné «ce nouveau coup (d’Etat) contre la légitimité de la Constitution» et tenu «l’alliance Houthis/Saleh pour responsable de l’échec des pourparlers». Les rebelles ont «manqué une occasion de faire la paix (…) Ils ont tenu à faire échouer les négociations», a-t-il dit. En février 2015, les rebelles avaient créé une «Haute commission révolutionnaire» pour gérer le pays après avoir annoncé la dissolution du gouvernement et du Parlement. Les discussions de paix, actuellement bloquées, avaient été lancées en avril après la signature d’un cessez-le-feu sous l’égide de l’ONU. Le principal obstacle portait sur la formation d’un gouvernement à Sanaa. Le pouvoir du président Hadi estime être la seule autorité légitime capable de diriger la période de transition. Mais les rebelles insistent pour former un gouvernement d’unité nationale.

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