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Yémen : 31 civils tués dans des raids après le crash d’un avion de la coalition

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Au moins 31 civils ont été tués, samedi, dans des raids aériens au Yémen, au lendemain du crash d’un avion de combat saoudien de la coalition militaire engagée dans la guerre contre les rebelles dans ce pays. Les rebelles yéménites Houthis ont affirmé avoir abattu l’avion saoudien «de type Tornado à l’aide d’un missile sol-air perfectionné». La coalition n’a précisé ni les raisons du crash ni le sort de l’équipage. Un tel crash est rare depuis le début en 2014 du conflit au Yémen, où la coalition, dont les piliers sont l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, est intervenue en 2015 pour soutenir le pouvoir face aux rebelles qui contrôlent des régions du nord et de l’ouest du pays, ainsi que la capitale Sanaa. Vendredi soir, un appareil Tornado appartenant aux forces saoudiennes est tombé dans la province yéménite de Jawf (Nord) lors d’une mission de soutien aérien aux forces gouvernementales, a dit le porte-parole de la coalition, le Saoudien Turki al-Maliki, cité par l’agence SPA, sans autre précision. Après le crash, la chaîne de télévision al-Massirah, organe des rebelles, a fait état de multiples frappes de la coalition militaire contre Al-Hayjah, une région sous contrôle rebelle à Jawf, où des habitants étaient «rassemblés autour des débris de l’avion abattu». Les rebelles ont fait état de nombreux morts dont des femmes et des enfants. «Selon des informations préliminaires, 31 civils ont été tués et 12 blessés dans des raids aériens à Al-Hayjah», a affirmé dans un communiqué le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha). Dans un nouveau communiqué, la coalition dirigée par Ryad a admis «la possibilité de dommages collatéraux» lors d’une opération de «recherches et de sauvetage» sur le site du crash. L’aviation est un atout crucial de la coalition dans le conflit.

«Frappes terribles»
Lise Grande, coordinatrice humanitaire de l’ONU au Yémen, a dénoncé des «frappes terribles». «Aux termes des conventions humanitaires internationales, les parties ayant recours à la force ont l’obligation de protéger les civils. Cinq ans après le début de ce conflit, les protagonistes ne respectent toujours pas cela, c’est choquant.» Les Houthis ont pour leur part diffusé des images présentées comme celles du tir du missile et du moment où l’avion est touché et s’écrase dans une boule de feu. Sur son compte Twitter, un porte-parole des Houthis, Mohamed Abdelsalam, a affirmé que «la destruction de l’avion est un coup dur pour l’ennemi, et témoigne de l’importante amélioration des capacités de défense» des rebelles. Cette escalade survient après de violents combats autour de Sanaa, les rebelles tentant d’avancer sur plusieurs fronts en direction de Hazm, le chef-lieu du gouvernorat de Jawf. La grande partie de ce gouvernorat est aux mains des Houthis, mais Hazm est contrôlée par les forces progouvernementales. Si la revendication des Houthis se confirme, cela signalerait le renforcement de l’arsenal des rebelles accusés de recevoir des armes de l’Iran chiite qui affirme les soutenir politiquement et non militairement.

«Aide de l’Iran»
«Au début du conflit, les Houthis était une milice hétéroclite qui se procurait les armes» dans le pays, a affirmé à l’AFP Fatima Abo Alasrar, une experte au Middle East Institute. «Aujourd’hui, ils ont massivement développé leur arsenal avec l’aide de l’Iran et du Hezbollah», un puissant mouvement armé libanais pro-iranien, a-t-elle dit. Selon un rapport d’experts de l’ONU chargés de contrôler l’embargo imposé en 2015 au Yémen et obtenu le 1er février par l’AFP, les Houthis disposent depuis 2019 de nouvelles armes dont certaines ont des caractéristiques similaires à de l’armement produit en Iran. En avril 2017, un hélicoptère saoudien de type Black Hawk s’est écrasé dans le centre du Yémen, tuant 12 militaires saoudiens. Un responsable militaire yéménite avait à l’époque évoqué l’hypothèse de «tirs amis».

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