«Words in Graphic», une exposition de toiles de Karima Mouzaoui, réalisées sur tablette digitale, a été inaugurée, samedi à Alger, dans un élan expressionniste immortalisant différentes émotions, proposées aux regards des nombreux visiteurs présents.
Visible jusqu’au 28 octobre à la section des sciences humaine du Centre culturel universitaire, sis à la rue Boualem Aissaoui (à proximité de la mosquée «El Rahma»), cette première exposition dans la carrière de Karima Mouzaoui, compte 35 œuvres numériques réalisées dans un élan de créativité prolifique et imprimées sur des toiles au format unique de 18 cm X 18 cm. D’une œuvre à une autre, l’artiste déploie des états animiques et des humeurs tourmentées, fixant des moments de vie éphémères, desquels elle extrait des émotions intenses pour les laisser en suspens à la disposition du visiteur qui prolonge leur genèse et se les approprie en y projetant son propre vécu. Ces instants intimes au départ, traduits dans un acte créatif personnel, deviennent vite des expériences communes, livrées par un trait hautement esthétique dans de belles poésies muettes que chacun saura interpréter car dictées par un même imaginaire collectif construit par l’adversité d’un même quotidien. Moment de partage avec le public, ces dessins digitaux qui expriment leurs propres vérités en opposant le noir au blanc, suscitent des émotions comme la tristesse, la douleur, la déchéance, le chaos, et l’euphorie, entre autre. Parmi les toiles exposées, «Death», «Fall», «Since that Fight», «Ending things», «Djedou», «My heart is yours», «Leak», «Can’t face my face», «Empty», «Hurry up», «Ocean of happiness», «Wrong», «Out», «Sleep forever», «There will be blood», «Show me your love», «We are not right», «Bright eyes», «Kali». Née en 2000 à Alger, Karima Mouzaoui, a manifesté de grandes aptitudes pour le dessin et la peinture dès son jeune âge, exerçant sa passion avec crayons, fusain, de l’aquarelle, de la peinture acrylique ou à huile sur différents supports, notamment sur le papier et la toile.
Autodidacte, elle s’imprègne durant son parcours de formation de grands noms de plasticiens expressionnistes, à l’instar du regretté Abdelouahab Mokrani (1956-2014), Alfons Mucha (1860-1939) et Otto Dix (1891-1969).
S’inspirant de la poésie, la littérature et la musique, elle illustre ses dessins avec des textes pour «mieux exprimer les émotions de ses personnages» dans une démarche créative qui se veut, selon elle, une «quête sur le graphisme dans l’expression, en symbiose avec le thème choisi». Alliant rationalité et esthétique, Karima Mouzaoui, jeune artiste promise à une belle carrière et par ailleurs étudiante en génie civil à l’Université des Sciences et Technologies Houari-Boumediène, pratique son art avec le souci permanent de «créer la complémentarité entre le texte et le dessin» ajoute-t-elle dans son document de présentation. Publiant ses travaux sur les réseaux sociaux et autres plateformes sur Internet, elle a réalisé, entre autre en 2021, les couvertures numériques des chansons diffusées en ligne «Forest» et «Fool» respectivement de Chekbo et «The Rise Of The Fool», deux artistes algériens établis en France et en Turquie. Karima Mouzaoui prépare déjà une autre exposition qu’elle «révélera au public le moment venu».