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Visite de Aïcha Tagabou à Chlef : l’artisanat dans tous ses états

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La ministre déléguée auprès du ministre de l’Aménagement du Territoire, du Tourisme et de l’Artisanat chargée de l’Artisanat, Mme Aicha Tagabou, a effectué, jeudi dernier, une visite de travail dans la wilaya de Chlef où elle a appelé les artisans à s’adapter au nouveau mode économique et de promouvoir la production locale et de s’ouvrir sur le monde extérieur, de ne pas se contenter d’exposer dans des salons fermés. Accompagnée du wali Aboubakr Essedik Boucetta et des autorités civiles et militaires de la wilaya, la ministre déléguée a entamé la visite de plusieurs chapiteaux dressés à proximité du Centre culturel islamique de la ville de Chlef. Cette « virée » a permis à Mme Aïcha Tagabou de prendre connaissance du terroir artisanal de la wilaya et d’écouter les préoccupations des exposants. Les artisans locaux ont exprimé leurs préoccupations qui s’articulent essentiellement sur le manque d’importance accordé par les pouvoirs publics à l’industrie artisanale et aux métiers traditionnels qui risquent de disparaître, mais surtout de la difficulté de la vente de leurs produits. La ministre déléguée a dit prendre acte de leurs doléances. Après avoir écouté attentivement les explications du directeur de la Chambre de l’Artisanat et des Métiers de la wilaya de Chlef sur la situation du secteur, Mme Tagabou est intervenue pour réitérer son appel quant à la redynamisation du secteur de l’industrie artisanale par la vulgarisation du produit local en usant de méthodes de marketing modernes et d’organiser en permanence des expositions de proximité pour mettre en valeur la production locale. Pour ce faire, la ministre a insisté sur la qualité du produit et son positionnement sur le terrain par le biais de campagne de promotion. De même la représentante du gouvernement a mis l’accent sur la nécessité de faire des Centres et Maisons de l’Artisanat des outils de promotion du tourisme. « Les Centres et Maisons de l’Artisanat doivent apporter « un plus » à l’activité artisanale et touristique dans cette wilaya qui recèle d’énormes potentialités. La ministre a saisi cette occasion pour lancer un appel aux chefs d’entreprises pour intégrer les artisans dans l’exécution de leurs différents projets. Un autre point soulevé par des exposants celui de la non-disponibilité de locaux adéquats pour exercer leurs métiers. à cela la ministre a indiqué que les locaux distribués, mais restés inoccupés devront être récupérés par les autorités puis redistribués afin qu’ils soient exploités à bon escient.
À noter que pour exercer leurs activités, les artisans ont bénéficié de 2 111 locaux sur un total de 3 421 réalisés au niveau des 35 communes de la wilaya. « Nous allons faire en sorte que des solutions soient trouvées aux préoccupations des artisans, en particulier ceux munis d’une carte d’artisan et assurant la formation d’au moins deux apprentis » a-t-elle précisé. Par ailleurs lors de sa tournée la ministre a été interpellée au sujet du « gel » depuis 2013 d’environ 200 dossiers dont leurs promoteurs attendent toujours la livraison de leurs matériels pour pouvoir y travailler.
Sur ce point la ministre est restée évasive, mais de nombreux postulants pensent que la chute des cours du pétrole y est pour quelque chose. Intervenant en marge de cette visite Mr Aboubakr Essedik Boucetta wali de Chlef a indiqué que « le secteur de l’artisanat est une richesse complémentaire au patrimoine de l’artisanat national, riche en créativité, bénéficiant d’atouts majeurs à optimiser : il constitue donc un potentiel à développer, nécessitant un travail lui conférant une modernité tout en lui préservant sa tradition.
Il faut développer aussi son savoir-faire ancestral dans certains métiers comme la tapisserie, la dinanderie, la poterie, les bijoux traditionnels, et travailler le design utilisé ». et de plaider pour « un déploiement des efforts, afin de préserver les métiers de l’artisanat traditionnel qui font, de nos jours, partie intégrante de l’identité algérienne, ajoutant que cette préservation ne doit pas se limiter uniquement à l’aspect économique, mais qu’elle doit également concerner les dimensions humaines, historiques et culturelles ».
Bencherki Otsmane

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