L’étau se resserre autour du régime marocain accusé de violations multiples au Sahara occidental, qui s’efforce en vain, moyennant l’achat de voix, d’atténuer le poids des rapports internationaux l’accablant, celui du département d’État américain et plus récemment une communication des experts de l’ONU. En effet, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a invité vendredi dernier les autorités marocaines à réaffirmer leur engagement en faveur de la protection et de la promotion des droits de l’homme. Une démarche qui dénote, selon des observateurs, de la non-satisfaction de la nouvelle administration américaine de la situation des droits de l’homme au Maroc et au Sahara occidental occupé. Cela signifie aussi que les questions des droits humains et des libertés publiques font désormais partie des priorités de l’agenda diplomatique des États Unis dans les relations avec le Maroc. L’appel de Blinken, intervient quelques semaines après la publication du rapport du Département d’État 2020 sur la situation des droits de l’homme dans le monde dans lequel il pointe du doigt le Maroc pour ses violations orchestrées dans les territoires occupés du Sahara occidental, et au moment où des voix s’élèvent aux États-Unis pour dénoncer le régime autoritaire de la monarchie et sa répression contre toute voix critique au Maroc. Vendredi dernier l’influent quotidien américain, The Washington Post affirmait dans une tribune signée par son Comité de rédaction, que les journalistes emprisonnés au Maroc, en particulier Soulaiman Raissouni et Omar Radi, méritent l’attention de l’administration Biden « qui devrait discuter avec le régime marocain de son bilan en matière de droits de l’Homme ». Radi et Raissouni » devraient être libérés avant que le régime marocain n’obtienne plus de faveurs politiques de la part des États-Unis », soutient le quotidien américain en référence à la reconnaissance par l’ex-président américain de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Il y a lieu de rappeler, à ce titre, que l’administration américaine ne s’est pas encore prononcée sur la décision unilatérale de Trump, selon un porte-parole du département d’Etat américain. « Aucune décision de ce type n’a été prise. Nous menons des consultations particulièrement avec les parties sur la meilleure voie à suivre, et on a rien de plus à annoncer », a déclaré la même source, à la chaîne américaine Al-Hurra. Dans une communication conjointe adressée au gouvernement marocain, des experts des droits humains de l’ONU ont confirmé » les violations systématiques et généralisées perpétrées par le régime marocain au Sahara occidental occupé, pointant un « environnement hostile » au travail de défense des droits de l’homme dans ce territoire non autonome. Les victimes mentionnées dans la communication conjointe sont des activistes sahraouis bien connus du territoire occupé qui ont soumis des plaintes de droits de l’homme à l’ONU. Il s’agit, entre autres, de Naziha El Khalidi, Aminatou Haidar, Mahfouda Bamba Lafgir et Yahya Mohamed Elhafed Iaazza. Les experts se sont dits préoccupés « par ce qui semble attester d’un manque de sécurité et d’un environnement hostile envers défenseurs et défenseuses des droits de l’homme au Maroc et au Sahara occidental », citant d’autres formes de répression, notamment les actes de torture, les poursuites judiciaires, les menaces et la surveillance constante. Pour tenter de dissimuler son bilan déplorable en matière de droits, le Maroc a adopté une stratégie délibérée visant à embellir, en vain d’ailleurs, son image ternie notamment aux États-Unis et en Afrique. Le chef de la diplomatie marocaine qui désormais singe celle d’Israël est intervenu au forum de l’AIPAC pour tenir son discours tronqué dans le fol espoir de pousser l’administration Biden à entériner la décision Trump. L’intervention de Bourita devant le lobby le plus inconditionnel d’Israël a eu lieu au moment où les lieux sacrés d’Al-Qods sont profanés par des israéliens alors que M6 qui se prétend toujours président du comité Al-Qods garde un silence complice. Derrière sa normalisation avec Israël, le Maroc qui n’a fait qu’officialiser une relation ancienne et dense dans tous les domaines pense gagner l’immunité et cela est dépeint par Rabat comme une question pour continuer sa terrible répression dans les territoires sahraouis occupés et tourner le dos au processus de paix comme le fait Israël en Palestine.
M. B.