L’Envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies au Sahara occidental, Staffan de Mistura a poursuivi, jeudi, sa visite dans la partie occupée du Sahara occidental, comme seconde halte dans la ville occupée de Dakhla dans laquelle il est arrivé mercredi soir. Ce premier contact entre de Mistura et les Sahraouis dans les territoires occupés l’aidera à connaître de près la situation dans laquelle vit le peuple sahraoui sous occupation, en particulier les militants des droits de l’Homme et les prisonniers politiques, ainsi que l’oppression et l’intimidation dont il est victime. La visite qu’effectue Staffan de Mistura dans les territoires sahraouis occupés, qui intervient parallèlement à la répression d’un sit-in pacifique des militants sahraouis des droits de l’homme, jouit d’une large couverture médiatique internationale qui a donné un grand élan à la cause sahraouie. De Mistura avait rencontré lors de sa visite à Laâyoun occupée des représentants d’organisation de défense des droits de l’Homme et d’institutions médiatiques sahraouies, qui lui ont présenté des témoignages vivants et des rapports détaillés sur les crimes perpétrés par le Maroc dans les territoires sahraouis occupés, pour les inclure dans le rapport qu’il soumettra en octobre au Conseil de sécurité de l’ONU, affirmant à ce propos la détermination du peuple sahraoui à exercer son droit à l’autodétermination et à l’indépendance. Dans ce cadre, le site britannique d’information « BBC » a mis en avant cette visite pour faire connaître l’un des plus anciens conflits dans le continent africain, notant l’accord de cessez-le-feu signé entre le Front Polisario et le Maroc en 1991, sous l’égide des Nations unies et qui octroie au peuple sahraoui le droit à l’autodétermination.
Inacceptable chantage marocain
En vue de mettre en exergue la portée de la visite de De Mistura dans les territoires occupés, le site britannique a invité le diplomate sahraoui, Oubi Bouchraya Bachir qui a souligné longuement son importance en disant que cette visite « a brisé le blocus imposé sur le territoire par les forces d’occupation » et en indiquant que la répression des manifestations pacifiques avec lesquelles les Sahraouis ont accueilli De Mistura, a affirmé que « le conflit est toujours en cours ». Pour sa part, l’Agence de presse espagnole (EFE), citant ses sources, a qualifié la réunion de De Mistura avec les associations sahraouies de « très importante », affirmant que « c’est la première fois que nous constatons un intérêt de la part de l’ONU ». Le représentant du Front Polisario auprès des Nations unies et coordinateur avec la MINURSO, Sidi Mohamed Omar, a affirmé à son tour que la première visite qu’effectue actuellement l’Envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura, au Sahara occidental est le résultat de la position constante du Front Polisario et de la lutte du peuple sahraoui contre l’occupation marocaine, notamment dans les territoires occupés. Expliquant que de Mistura n’avait pas pu se rendre en juillet 2022 au Sahara occidental, car il n’avait pas accepté les « conditions préalables » que l’Etat d’occupation marocain a tenté de lui imposer, en fixant notamment les lieux dans lesquels le diplomate italo-suédois devait se rendre et les personnes à rencontrer dans les territoires occupés.
La visite n’est pas une fin en soi
Le diplomate sahraoui a souligné que cette fois, l’État occupant n’avait d’autre choix que d’abandonner sa position obstructionniste, ce qui a permis à de Mistura de poursuivre la mission qui lui a été assignée, en visitant le Sahara occidental occupé, avant de soumettre un rapport sur sa visite au secrétaire général des Nations unies et au Conseil de sécurité en octobre prochain. Cette visite a été rendue possible grâce à « la position constante du Front Polisario ainsi qu’à la lutte du peuple sahraoui, notamment dans les territoires occupés ». Selon le ministère de l’Information sahraoui, cette visite devrait être un événement tout à fait naturel, en ce sens qu’elle s’inscrit en droite ligne avec la responsabilité des Nations unies envers le territoire et le peuple sahraouis, mais également avec les missions et le rôle du responsable onusien. Elle ne doit pas être une fin en soi, mais devra constituer une occasion pour lui de s’enquérir directement et sans réserve du bilan de la répression et du siège imposé notamment aux villes occupées de Laâyoune et Dakhla.
M. Seghilani
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