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VICTIME DE LA « CUPIDITÉ DU PROPRIÉTAIRE » DU MAGASIN : Un commerçant tente de s’immoler par le feu à Oran

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Un commerçant de la rue des Aurès (ex-Bastille), à Oran, a tenté, hier matin, de mettre fin à ses jours en s’immolant par le feu. Ce dernier, secouru par des citoyens présents sur les lieux, a été brûlé au bras et à certaines parties du corps,  mais ses jours  ne sont pas en danger.

Mais au-delà du fait divers douloureux, il faut le reconnaitre, c’est le débat sur le confinement et ses retombées qui revient à l’ordre du jour. Théoriquement, l’effort de lutte contre un péril qui menace la survie de la société doit être soutenu aussi bien par les pouvoirs publics que les citoyens. Cela est l’essence même de l’entraide dans une société, de surcroît musulmane et surtout imprégnée des valeurs de l’Islam. Seulement, une catégorie de citoyens, mus par une cupidité sans commune mesure, ont tenté de profiter de la conjoncture pour, même,  mettre en péril l’effort de lutte contre la pandémie.  Et le commerçant qui a tenté de s’immoler par le feu, hier, à Oran, est une victime de cette catégorie de citoyens, cupides jusqu’à la moelle. Selon ses voisins, il exerce comme vendeur de chaussures dans un magasin qu’il a loué à un prix fort chez un particulier. « Il lui a demandé un délai pour verser le loyer et il a même demandé une petite réduction en raison de l’arrêt de son activité depuis le début du confinement. Mais le propriétaire des lieux n’a rien voulu savoir. Il lui a même fixé un délai pour verser son loyer, faute de quoi il l’expulserait des lieux », indiquent nos interlocuteurs. Hier, en tentant de reprendre son activité, il a été rappelé à l’ordre, gentiment, par des agents en faction dans la rue qui lui ont rappelé qu’en  raison du confinement, il ne pouvait pas rouvrir son magasin. « Il a obtempéré,  mais en se rappelant les menaces du propriétaire des lieux, il est rentré dans son magasin pour prendre une bouteille qui contenait un liquide inflammable et il a tenté de mettre fin à ses jours.
C’est une victime de la cupidité du propriétaire des lieux. Il aurait pu lui réduire le montant du loyer ou tout simplement lui fixer un calendrier de paiement », affirment ses voisins. Et ce cas n’est le seul à Oran, où on signale que les propriétaires des magasins dans plusieurs rues commerçantes de la ville se livrent à un véritable chantage ces deux derniers mois. « Moi j’ai loué un café au boulevard Millenium pour un loyer mensuel de 70.000 Dinars. Depuis le début du confinement, je suis allé voir le propriétaire des lieux pour lui demander une réduction du montant. Il n’a rien voulu savoir. Il a même menacé de rompre le contrat de location en me disant que les potentiels repreneurs courent les rues. Je suis en train de m’endetter pour payer les loyers. Il aurait pu faire un geste. On demande aux pouvoirs publics d’assister la société dans cette épreuve difficile, mais certains ne savent pas qu’ils sont tenus eux aussi de participer à cet effort », souligne notre interlocuteur.    Et les exemples ne manquent pas dans la capitale de l’Ouest, où on signale que des propriétaires de petites échoppes à M’dina Jdida  se livrent à un véritable chantage contre ceux qui ont eu le malheur de louer chez eux. « Je connais un artisan bijoutier qui loue son magasin pour 500.000 Dinars par mois.
Le propriétaire, et malgré le fait qu’il le connait depuis des années n’a rien voulu savoir. Il lui a exigé le montant de deux mois de loyers cash. Le pauvre locataire a tout tenté pour le convaincre mais sans résultat. D’ailleurs, il en est mort après un AVC qui l’a foudroyé alors qu’il était dans son véhicule », affirment des commerçants de Médina Jdida. Et si les pouvoirs publics, certains bienfaiteurs et le mouvement associatif font tout pour amortir et tempérer les effets du confinement sur les journaliers et les couches sociales défavorisées, certains de nos compatriotes, font tout le contraire en tentant, malheureusement, de profiter de la conjoncture.
S. Ben

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