La tension qui couve au sein de la Confédération algérienne du patronat (CAP) vient d’étaler publiquement, et pour la deuxième fois, son linge sale.
En effet, Sansari Abdennour, chef de file de la contestation et président du Bureau issu du retrait de confiance à Boualem M’Rakach, ne semble pas baisser les bras pour faire valoir ce qu’ils considèrent comme leurs droits. Les membres de l’actuel Bureau sont confortés dans leur action par le fait que le retrait en question, datant du 10 juillet 2014, lors d’une assemblée générale extraordinaire, ait été entériné par une décision de justice émanant du président du tribunal de Sidi-M’Hamed. Ensuite, en date du 22 avril 2015, il a été procédé, lors d’une assemblée générale ordinaire, à l’élection à l’unanimité de Sansouri. Les membres de l’assemblée générale extraordinaire du Bureau exécutif, qui s’est tenue le 20 janvier 2016, représentant 33 présidents des Bureaux des wilayas, sont revenus à la charge pour confirmer le retrait de confiance de M’Rakach. Une décision de justice (datée du 18 janvier 2016, sous le numéro 13/355) émanant du président du tribunal d’El-Harrach. Sur cette assisse légale, le vent de la contestation au sein de la CAP semble tourner en faveur de ceux qui l’actionnent. D’autant que la charge incriminante à l’encontre du Boualem M’Rakach, qui a eu quand même le privilège d’assister à la Tripartite, la 19ème du nom, qui a eu lieu le 5 juin dernier, à la Résidence d’état de Djenane El Mithak, semble lourde aux yeux de ceux qui l’énoncent.
Selon toujours le communiqué, les griefs sont les suivants : absence de bilan moral et financier, inexistence d’un commissaire aux comptes agréé, non-application du règlement intérieur de la Confédération, ouverture illégale de comptes bancaires, et gestion anarchique. Il est également déploré un flou dans le versement des cotisations et la gestion unilatérale des ressources financières, ce qui a provoqué une fermeture du compte bancaire initiale de la CAP. Outre cela, Sansari et compagnie reprochent à M’Rakach l’installation, d’une manière contestable et illégale, de 33 présidents de Bureaux de wilayas. Depuis septembre 2013, date à laquelle il a été demandé, par les membres du Bureau exécutif national, la lecture du bilan moral et financier, en vain d’ailleurs, les relations sont devenues très tendues entre ces derniers et le président de la CAP. Le glas a-t-il sonné pour celui-ci ?
La balle est dans le camp du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, destinataire, la semaine écoulée, d’une demande d’audience de la part de Sansari Abdennour, fort aussi de l’appui d’un jugement exécutif (15/05511), pour que toutes les explications lui soient données.
Zaid Zoheir