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Venezuela : L’immunité de Juan Guaido levée, les poursuites pénales validées

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L’opposant Juan Guaido, qui s’est autoproclamé «président par intérim» du Venezuela fin janvier, a perdu son immunité parlementaire, levée par l’Assemblée constituante du Venezuela, s’expose désormais aux poursuites pénales pour usurpation de fonctions du chef de l’Etat légitime Nicolas Maduro.

Juan Guiado, 35 ans, s’est autoproclamé «président par intérim» du Venezuela le 23 janvier dernier et plusieurs pays, Etats-Unis en tête, l’ont reconnu depuis, plongeant le pays de 30 millions d’habitants, dans une grave crise politique, économique et social. Mardi, l’Assemblée constituante vénézuélienne, acquise à Nicolas Maduro, a approuvé d’un vote en plénière, la levée de l’immunité parlementaire du député de Centre droit et président du Parlement, Juan Guaido, permettant ainsi la poursuite de la procédure pénale engagée à son encontre par la Cour suprême, selon le président de la Constituante Diosdado Cabello. L’Assemblée constituante remplace dans les faits le Parlement, seul organisme contrôlé par l’opposition et que préside Juan Guaido. La levée de l’immunité parlementaire de ce dernier avait été adressée par la Cour suprême à la Constituante lundi. L’Assemblée nationale constituante, non ouverte à l’opposition, avait été le 30 juillet 2017. Ses travaux sont prévus pour durer deux ans et aboutir à une nouvelle constitution qui devra être approuvée par référendum à une date à déterminer. La Cour suprême reproche à M. Guaido le fait de ne pas avoir respecté une interdiction de sortie du territoire. L’oposant avait bravé cette décision prise le 29 janvier par la Cour suprême sous l’accusation d’avoir usurpé les fonctions du président de la République, Nicolas Maduro, en quittant clandestinement le pays pour effectuer une tournée en Colombie, au Brésil, au Paraguay, en Argentine et en Equateur, de fin février à début mars. Les Etats-Unis ont déjà mis en garde Caracas à plusieurs reprises contre toutes représailles à l’encontre de celui qu’ils considèrent comme le «chef de l’Etat légitime» du Venezuela, alors que le président Maduro, soutenu par plusieurs pays dont la Russie et la Chine, ne cesse de dénoncer une tentative de coup d’Etat orchestrée par l’opposition avec le soutien de Washington.

Situation tendue dans le pays et risque de «crise alimentaire aigue»
La levée de l’immunité parlementaire de Juan Guaido intervient dans un contexte tendu au Venezuela qui a vécu sa pire panne d’électricité au début du mois de mars, plongeant le pays depuis plusieurs jours dans le noir et créant de graves problèmes de distribution d’eau. Pour le président élu Maduro, ces coupures sont dues à des «attaques terroristes» dans le cadre d’une «guerre électrique déclenchée pour rendre fou le pays». Par ailleurs, l’ONU a averti que le Venezuela, qui possède les plus grandes réserves de pétrole au monde, devrait faire son entrée en 2019 parmi les pays en «crise alimentaire aiguë». Toutefois, dans le rapport mondial 2019 publié mardi à Bruxelles par l’Agence des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, la FAO, l’UE, l’USAid et d’autres experts de haut niveau, le Venezuela ne figure pas en tant que tel dans la liste des 53 pays en situation «d’insécurité alimentaire» grave en 2018, a indiqué Dominique Burgeon, chef des situations d’urgence à la FAO. «La méthodologie de notre rapport suit le système mondial d’information rapide (GIEWS) qui identifie les pays ayant le plus besoin d’assistance alimentaire extrême et urgente», a expliqué l’expert. En 2018, le système «n’a pas permis d’identifier le Venezuela» comme un de ces pays «car nous n’étions pas en mesure d’avoir toutes les informations lui permettant de figurer sur la liste», a-t-il ajouté.
«Récemment, nous avons obtenu des données, et nous savons que le Venezuela figurera dans la liste des pays» victimes de la faim en 2019, a-t-il affirmé. Le rapport 2019 publié mardi prend seulement en compte un peu plus de 1,5 million de réfugiés vénézuéliens dans trois pays, Colombie, Equateur et Pérou, sur les quelque 3,4 millions de réfugiés vénézuéliens recensés en décembre 2018 par le HCR. Au moins 360.000 d’entre eux sont jugés en situation de «crise alimentaire aiguë», dite phase 3 dans ce barème international qui compte cinq niveaux, et 600.000 en phase 2 («détresse»). Selon le Programme alimentaire mondial (PAM) qui participe aux travaux, 30% des migrants vénézuéliens en Colombie, qui accueille 1,1 million de réfugiés, souffrent de malnutrition. Même chose en Equateur pour 38% des 221.000 réfugiés, et pour 14% des 500.000 réfugiés au Pérou, selon les chiffres de cette agence onusienne.

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