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VACCINATION DES MOINS DE 18 ANS : Ce qu’en pensent les spécialistes de la santé

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À l’approche de la rentrée scolaire, reportée récemment au 21 septembre, et au moment où la troisième vague de la Covid-19 a infecté davantage les enfants comme les adultes, le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, a décidé d’élargir l’opération de vaccination aux moins de 18 ans pour mieux se protéger des prochaines vagues et casser la chaîne de transmission. Cette annonce a été accueillie favorablement par les professionnels de la santé, même si elle « arrive un peu tardivement », jugent certains d’entre eux.

En effet, le Dr Mohamed Yousfi, président de la Société algérienne d’infectiologie, a rappelé, dans ce cadre, qu’«il y a un consensus mondial » pour vacciner les enfants de plus de 12 ans, ajoutant que la raison est que «le variant Delta touche beaucoup les adolescents, davantage avec des formes asymptomatiques mais aussi de temps à autre avec des formes graves. Le virus va continuer à circuler si on n’agit pas sur la vaccination des adolescents », prévient-il. La frange des adolescents, poursuit-il, risque d’être le foyer de circulation du virus. « Peut-être que ces adolescents ne développeront que des formes modérées, il n’en demeure pas moins qu’ils participeront à la contamination des adultes et provoqueront une 4e vague », alerte le président du SNPSSP qui exhorte à prendre toutes les dispositions pour faire en sorte que la 4e vague « soit moins meurtrière » que la 3e qui a frappé cet été l’Algérie. Même avis partagé chez le Pr Salah Lellou, chef du service pneumologie à l’EHU Oran, « on n’est pas en reste des autres pays », où cette piste est de plus en plus privilégiée, considère-t-il. « Même si les formes que (les sujets entre 12 et 18 ans) développent ne sont pas graves, ils transmettent cependant facilement le virus. L’intérêt c’est de se protéger soi-même et protéger les autres », développe le même médecin.

Vacciner d’abord les adultes et les personnes à risque
En revanche, le président de la Forem, le Pr Mostefa Khiati, a indiqué que la vaccination des sujets de 12 à 18 ans doit s’inscrire dans un cadre plus global qui doit concerner d’abord les personnes vulnérables mais aussi l’ensemble des sujets adultes. «On devrait d’abord terminer la vaccination des catégories les plus exposées et fragiles de la société, notamment les huit millions de personnes âgées atteintes de maladies chroniques, pour ensuite s’intéresser aux autres », explique le professeur en pédiatrie. « L’expérience a démontré que la plupart des cas de covid enregistrés dans les écoles ont concerné des enseignants et pas des enfants », ajoute-t-il. Sauf qu’entre les deux premières vagues et la 3e, le variant Delta est apparu et touche indistinctement vieux et jeunes sujets. Selon le Pr Khiati, toutes les études accréditent le variant Delta d’une rapidité de contamination entre 1,6 et 1,7 par rapport aux anciennes souches. « Mais certaines études européennes montrent que le variant Alpha (ex-anglais) a tué beaucoup plus de personnes en Europe que le Delta », a développé le Pr Khiati, notant toutefois qu’il y a des études contradictoires sur le sujet. « Je pense qu’il faut aller vers ce qui est prioritaire (personnes à risques) et ensuite aller vers ce qui est complémentaire », soutient le spécialiste qui qualifie de « bonne chose » que les enfants soient vaccinés. Le Pr Khiati fait cependant observer qu’à trois semaines de la rentrée scolaire « la mesure est un peu tardive » sachant que le protocole vaccinal repose sur un schéma à deux doses séparées de 3 semaines à un mois. « La mesure aurait dû être prise en juin », fait-il remarquer.
Sarah O.

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