En dépit d’une hausse de la demande au 4ème trimestre de 2017, l’industrie algérienne tourne toujours au ralenti. Les capacités de production sont sous-utilisées, les trésoreries restent fragiles, les difficultés à trouver du personnel qualifié replongent le secteur dans la récession.
En chiffres, plus de 80% des entreprises industrielles publiques, contre 30% des entreprises industrielles privées déclarent n’avoir utilisé leurs capacités de production qu’à hauteur de 75%, au cours du 4ème trimestre 2017. Autrement dit, l’activité industrielle privée est fragilisée, alors qu’elle connait une certaine stabilité dans le secteur public. Tandis que l’Algérie table sur une augmentation de sa capacité de production dans le domaine industriel, la majorité des entreprises industrielles du secteur public n’a utilisé les capacités de production qu’à hauteur de 75% au 4ème trimestre 2017, contre un degré de 30% seulement dans le secteur privé. C’est ce qui a été révélé, par une enquête réalisée par l’Office national des statistiques (ONS). Concernant la demande en produits fabriqués, elle a connu une hausse sur la même période de l’année dernière. La hausse est plus prononcée selon les enquêtés du secteur public, notamment ceux des ISMMEE, des matériaux de construction et de l’agroalimentaire. Plus de 88% des chefs d’entreprises du secteur public et près de 87% de ceux du privé ont satisfait toutes les commandes reçues. Pour ce qui est du personnel, les chefs d’entreprises enquêtés notent une baisse de leurs effectifs. Malgré que, près de 11% des enquêtés du secteur public et 31% de ceux du privé déclarent avoir trouvé des difficultés à recruter, notamment du personnel de maîtrise et d’encadrement.
Cependant, plus de 83% des concernés du secteur public et la majorité de ceux du secteur privé jugent le niveau de qualification du personnel « suffisant ».
L’enquête révèle, entre autre, que pas moins de 42% des chefs d’entreprises du secteur public et plus de 74% de ceux du privé ne pourront pas produire davantage en embauchant du personnel supplémentaire. En ce qui concerne l’état de la trésorerie, celui-ci est jugé bon par près de 71% des chefs d’entreprises du secteur public et près de 51% de ceux du privé, malgré le fait que les charges élevées, l’allongement des délais de recouvrement des créances et le remboursement des emprunts continuent d’influer sur l’état de la trésorerie.
Près de 5% des chefs d’entreprises du secteur public et plus de 75% de ceux du privé ont recouru à des crédits bancaires et la plupart n’a pas trouvé de difficultés à les contracter, relève l’enquête. Pour des raisons essentiellement de vétusté et de sur-utilisation des équipements, près de 23% du potentiel de production du secteur public et près de 28% de celui du privé ont connu des pannes durant le 4ème trimestre 2017. Ce qui a engendré des arrêts de travail inférieurs à 13 jours pour la plupart d’entre eux. La plupart des enquêtés du secteur public et plus de 86% de ceux du privé déclarent pouvoir produire davantage en renouvelant leurs équipements et sans embauche supplémentaire du personnel. En gros, la baisse de l’activité industrielle en Algérie est due à l’insuffisance de l’approvisionnement en matières premières, la vétusté de l’équipement et le manque de pièces de rechange, les difficultés à recruter des cadres et des agents de maîtrise et un niveau de qualification du personnel faible.
Lamia Boufassa