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Université à Bouira : un concert en plein air

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Ce qui s’est passé la semaine dernière à l’université de Bouira est très grave. C’était un défi au bon sens, à l’ordre et aux lois, car c’est l’une des plus respectables de nos institutions-celle où se transmet le savoir, où se forme l’homme de demain, où se forge le destin d’un pays avec ce que cela implique comme développement sur le plan de la recherche dans les domaines scientifique et technologique -qui est essentiellement visée. Ce qui s’est passé en ce lundi après-midi à l’université est tout simplement impensable dans un pays civilisé : des étudiants constitués en associations ou en syndicats comme il en existe dans ces lieux du savoir et de la recherche n’ont trouvé de mieux à faire, étant en grève, que d’inviter des groupes de jeunes chanteurs pour un concert de Raï en plein centre de l’université. Très vite, un grand cercle d’étudiants s’est formé autour de ces groupes qui hurlaient dans les baffes des chansons sur un air de Raï. On dansait aussi. Les jeunes spectateurs avaient l’air surpris. Quelques-uns manifestaient leur incompréhension ou leur indignation. Nous avons appris que les organisateurs de cette soirée avaient agi illégalement. Ils n’avaient pas demandé l’autorisation, sachant, de toute façon, qu’il ne l’aurait pas. Alors par défi et par entêtement, ils avaient eu l’idée de donner ce spectacle en plein air, c’est-à-dire au milieu des blocs administratifs. Selon nos sources, il y a comme une rivalité entre ces associations ou syndicats, il y en a qui sont pour une université ouverte à tous les courants culturels et artistiques et il y en a qui sont pour une université « conservatrice », soucieuse du respect des traditions et des valeurs. Deux étudiantes que nous rencontrions dernièrement à la maison de la Culture nous faisaient part de leur indignation : pourquoi, quand c’est une certaine association qui organise des soirées à la maison de la Culture, on laisse les résidents de la Cité sortir. Et les autres soirées où ces mêmes résidents souhaitent y assister, on leur refuse la sortie, parce qu’elles n’étaient pas cautionner par ladite association ? Mais alors une question : pourquoi le recteur n’a pas fait appel à la police pour faire cesser ce tintamarre ? (Nous employons sciemment ce mot, car dans le contexte où il se déroule, il ne peut avoir d’autre acception :on peut s’éclater entre jeunes. C’est légitime. Mais il y a des salles pour cela. Et confondre lieu où se dispensent les connaissances et lieu où se donnent des spectacles est un manque de respect pour la communauté estudiantine, laquelle a une conscience aiguë des valeurs qu’elle défend et auxquelles elle reste en toute circonstance profondément attachée. Peur d’aller vers une confrontation entre les étudiants qui étaient pour et ceux qui étaient contre de telles soirées ? Nous pensons, pour notre part, que nos étudiants, qui sont à l’avant-garde dans la bataille du développement et de la modernisation du pays, ont mieux à offrir à la nation qui voit en eux l’élite de demain. Qu’ils laissent donc ces occupations futiles aux jeunes désœuvrés et qu’ils se consacrent exclusivement à leurs études. C’est par l’effort et par l’application qu’ils méritent l’admiration et la reconnaissance de toute l’Algérie.
Ali D.

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