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Une sortie médiatique qui poste plus d’interrogations qu’elle n’apporte de réponses : les non-dits d’Ahmed Ouyahia

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L’annonce, dans l’après-midi d’hier, du passage du secrétaire général par intérim du RND sur le plateau d’une télévision nationale privée a mis «l’eau à la bouche» de tous ceux, fort nombreux, au demeurant, qui désespéraient de le voir répondre aux attaques, au vitriol, il faut le dire, dont il a fait l’objet dernièrement de la part du secrétaire général du FLN. Sauf que la prestation du premier responsable, par intérim du RND, les a laissés sur leur faim : Ahmed Ouyahia a, en effet, consacré l’essentiel du temps de son intervention non pas à répondre à Amar Saâdani mais à défendre… Chakib Khelil.

Rejoignant en cela son « accusateur » qui, lui, l’a fait publiquement, bien avant le retour au pays de l’ancien ministre de l’énergie et des Mines. Une concordance de points de vue qui s’est étendue à la question des cadres injustement traînés en justice ou tout aussi injustement jetés en prison. à la différence près que le premier responsable du RND s’est longuement étalé sur ceux de la Sonatrach ayant subi l’un des deux sorts précités. Une insistance qui n’est pas du tout fortuite comme l’a clairement montré la suite de ses propos : Ahmed Ouyahia ayant, en effet, subtilement établi un lien entre les «mésaventures» judiciaires de l’ancien ministre et celles des cadres de la première entreprise économique nationale. Dans le clair objectif de suggérer que tout cela ne relève d’aucun hasard. Mais avait pour inavouable finalité, a-t-il poursuivi, de porter atteinte, en s’attaquant à la Sonatrach, à l’économie nationale. Et, partant, à déstabiliser le pays : «Sonatrach nourrit le peuple algérien», a-t-il, en effet, précisé. àl’appui de ses propos sur le caractère non fortuit de ces « mésaventures judiciaires», Ahmed Ouyahia, qui, ce faisant, rejoint, là aussi, son « accusateur » qui, lui, a été le premier à parler « d’une cabale montée de toutes pièces contre Chakib Khelil », n’a pas hésité à déclarer que « (l’ancien) procureur général près la Cour d’Alger, Belkacem Zoghmati, a été instruit, par des parties placées au-dessus de lui, pour tenir la conférence de presse durant laquelle l’annonce du lancement d’un mandat d’arrêt international contre (celui-ci) a été faite ». Est-ce à dire que le secrétaire général par intérim du RND rejoint celui du FLN dans ses accusations contre l’ancien chef incontesté de l’ex-DRS ? Tout porte à le croire et ce, même si Ahmed Ouyahia ne cite à aucun moment de son interview ce dernier. Ni, d’ailleurs, les services qu’il dirigeait.
Cette attitude -celle de faire sienne l’idée de cabale montée contre Chakib Khelil, s’entend- pour le moins surprenante tant il avait la réputation d’être un des proches du général Toufik, de l’actuel chef du cabinet du président de la République, soulève, pour toutes ces raisons, beaucoup plus d’interrogations qu’elle n’apporte d’éclaircissements aux citoyens sur les tenants et aboutissants des derniers développements survenus sur la scène politique nationale. Surtout qu’Ahmed Ouyahia a soigneusement évité de répondre aux accusations, pourtant d’une nette clarté, que lui a portées Amar Saadani ; il s’est, en effet, contenté de rappeler que « le FLN (était) l’allié stratégique du RND ». Non sans décocher, au passage, une pique bien ajustée à son « accusateur ». Et ce, en rappelant que « le RND n’a pas attendu 2016 pour exprimer son soutien au Président Bouteflika et apporter son appui à l’ANP ». Une pique qui a poussé nombre d’observateurs à se demander si la retenue observée par le secrétaire général par intérim du RND lors de son passage, avant-hier, sur la chaîne de télévision nationale privée susmentionnée, n’était pas voulue comme un appel du pied au président de la République à trancher dans la polémique qui l’oppose au secrétaire général du FLN ; en sa faveur, faut-il le préciser…
Mourad Bendris

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