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Une note au contenu ambigu de la DGD l’a laissé croire : l’Accord d’association avec l’UE toujours en cours

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Une note interne de la direction générale des Douanes (DGD), signée par le directeur des Régimes douaniers et transmise, en fin de matinée d’avant-hier, à tous les responsables de ses structures centrales et régionales, a suscité de grands remous dans les milieux économiques nationaux liés à l’importation et dans les rédactions des médias, tous supports confondus. Et pour cause. Elle annonçait, sans autre forme de précision, «que l’administration des Douanes a été destinataire d’une copie d’un envoi émanant du Premier ministère, destinée aux ministères des Finances et du Commerce, les informant que l’ensemble des franchises délivrées sont considérées caduques à partir du 1er janvier 2016». C’est, à l’évidence, cette absence de précision sur les produits concernés par l’envoi en question et la partie, le Premier ministère, à l’origine de celui-ci, qui ont été à l’origine des remous précités. Au point d’amener certaines rédactions et certains analystes économiques à annoncer la remise en cause par l’Algérie et de l’Accord d’association avec l’Union européenne et de ceux signés dans le cadre de la ZALE (Zone arabe de libre-échange). Et, dans la foulée, d’échafauder des scénario sur les retombées attendues, aussi bien sur le plan international que sur celui interne, de cette mesure ; des scénario, faut-il le dire, des plus sombres basés sur, concernant le premier plan, une réaction de mécontentement des partenaires européens et, concernant le second, sur une réaction similaire des importateurs nationaux ; cette dernière, du fait, essentiellement, du renchérissement de quelque 40% des taxes douanières qu’ils auront ainsi à payer. Sauf que cette lecture de la note susmentionnée n’a pas manqué d’être, dès la matinée d’hier, remise en cause par des sources autorisées. Notamment, par une source diplomatique à l’ambassade d’Algérie à Bruxelles, où est implanté le siège de l’UE, qui a fermement démenti «toute annulation unilatérale, par l’Algérie, de l’accord d’association qui la lie à l’ensemble européen ». Et par le directeur des Régimes douaniers à la DGD, lui-même. Contacté par téléphone, Houri, c’est son nom, qui, pour rappel, a signé la note à l’origine de tout le remue-ménage que connaissent la sphère économique et la scène médiatique nationale, a tenu à « réfuter fermement les interprétations erronées, selon lui, qui ont été faites de son contenu». Des interprétations auxquelles, a-t-il laissé entendre, «une volonté de parasiter l’action des pouvoirs publics visant à une meilleure organisation et contrôle de l’acte d’importation, ne serait pas étrangère». Pour notre interlocuteur, la note en question «ne vise que les produits contingentés dans le cadre du dispositif des licences d’importation» et ceux déjà «soumis à une restriction quantitative» ; tels, nous a-t-il précisé, «les véhicules, le rond à béton et le ciment». Ceci non sans ajouter que la note en question «a valeur de clause transitoire». En clair, que ses effets cesseront dès que les licences d’importation concernant lesdits produits seront signées par la tutelle. En plus clair, que ces produits bénéficieront, de nouveau, de la franchise douanière découlant des accords d’association avec l’UE et d’instauration de la ZALE, dès la signature des licences d’importation les concernant. Ce qui, de toute évidence, sera bientôt le cas pour les trois produits visés par la note controversée de la DGD : dans un entretien accordé à un quotidien arabophone publié hier, le ministre du Commerce a, en effet, annoncé qu’il avait signé, «lundi dernier, les licences (d’importation) les concernant».Est-ce à dire que toute cette affaire a été démesurément amplifiée par la presse ? D’aucuns, à l’instar de l’économiste M’hamedHamidouche que nous avons contacté par téléphone, ne sont pas loin de le penser : «Il y a eu trop de bruit pour rien ; la presse a tendance à amplifier les choses», nous a-t-il, en effet, déclaré. Des propos qui ne l’ont pas, toutefois, empêché de décrier la gestion des affaires de la sphère économique par les pouvoirs publics : «On continue toujours à vouloir régler des problèmes économiques par voie administrative», a-t-il ajouté. Et ce, dans une allusion à peine voilée à leur responsabilité dans le remue-ménage que viennent de connaître la sphère économique et la scène médiatique nationales. Du fait, précisément, de la note controversée de la DGD.
Mourad Bendris

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