Accueil Spor Une «DNA» sur fond de nostalgie

Une «DNA» sur fond de nostalgie

0

Le temps des verdicts. On y arrive. A quelques petites encablures de la grande cérémonie de distribution des prix d’un mois de mai pas comme les autres et à l’ombre duquel fleurissent tant d’espoirs (pour certains déçus en se préparant à la sanction suprême, d’un raté de dernière minute ou d’une relégation inscrite à la logique pour cause de parcours chaotique, alors que, pour d’autres, la tendance est déjà à la fête avec des accessions méritées) on commence à voir un peu plus clair quand bien même, et à tous les niveaux (tous statuts et niveaux de compétitions confondus) la lecture reste pour le moins floue, le suspense de mise.

Un joli duo pour le dire
Alors qu’en Ligue1 «Mobilis», l’on assiste à un gros embouteillage, c’est à un cafouillage monstre que nous convie le second palier d’une élite qui n’est plus la même, le niveau d’ensemble demeurant en chute libre en l’absence de spectacle et donc de rendement technique pur. Une Ligue 2 bien dans son rôle d’«enfer» d’où l’on ne revient que difficilement et que quitte finalement, officiellement, l’USM Blida au terme de quatre longues saisons de purgatoire dur à assumer pour un sigle historique et une ville qui se remet à rêver à nouveau d’un destin national pour ses représentants dont la «vraie» place, disent ses bruyants et fidèles supporters, est au plus haut niveau. C’est chose faite depuis vendredi dernier et le court succès (un tout petit but qui suffit largement au bonheur du coach Mouassa et ses poulains) arraché devant des tribunes tristement vides (pour cause de huis clos, et il y en eut tellement en cet exercice heurté, à l’image du derby des derbies algériens, le sommet de la capitale entre les «frères ennemis» de l’USM Alger et du MC Alger privé du public à l’aller comme au retour, samedi dans un stade Omar Hammadi ressemblant à une cathédrale) se prolongeant heureusement dans les dédales d’une ville qui fêtera l’exploit des siens dans l’euphorie que l’on peut imaginer. Et de un, dira-t-on, pour les heureux élus d’une saison 2014-2015 tirant difficilement à sa fin et diversement (ce n’est d’ailleurs pas sans raison que le site Internet de la FIFA n’est pas allé de main morte en parlant d’un véritable «collé-serré» lorsqu’il évoquera ce qui se passe sur la scène footballistique algérienne, le championnat n’ayant pas, avant d’aborder une décisive 26e journée, loin s’en faut et dans les trois compartiments de la hiérarchie, livré ses verdicts, tout le monde jouant pour une place sur le podium et, paradoxalement, tout le monde ou presque étant concerné par la lutte pour la survie) interprété ici comme ailleurs une mauvaise note, le sentiment généralisé est que l’on peut espérer (exiger surtout) mieux de la part de «stars» (ce produit ou label local traité de tous les noms, sauf de bon cru et donc à l’origine d’un débat infructueux et ne servant à rien , sauf peut-être les intérêts de nos invétérés démagogues qui ont investi les plateaux T.V pour défendre des thèses vouées à l’échec) ayant tout à confirmer. Belle fin de saison donc pour la «ville des Roses» qui peut désormais se consacrer à des festivités tombant à point nommé pour faire oublier le quotidien lourd à porter et où les satisfactions se raréfient pour ne pas dire totalement oubliées. Blida, et juste avant, le Paradou AC qui revient à la lumière, aux devants de l’actualité (prendre la place de l’USMB dans l’échelon supérieur comme 1ère réalisation majeure sur la route d’un retour au 1er plan, la Ligue1 qu’il a fini par quitter pour s’être trompé d’objectif (se consacrer à la formation et oublier que, dans le football national, il y a d’autres arguments, beaucoup plus convaincants, à faire valoir que la réalité du terrain, des titres et des relégations se décidant, ce n’est plus un secret pour personne, dans les coulisses) après un bref passage dans les fins fonds de la hiérarchie. Sans grosses conséquences heureusement (apparemment) sur la philosophie prônée par la direction d’une véritable Ecole (avec, ce que les observateurs nous concèderont facilement, un grand «E») qui n’en finira pas de donner l’exemple.

Espoirs sans cesse … revisités
Vendredi, dans le choc, la super affiche de la DNA (lire Division Nationale Amateur), le tournant majeur de l’édition, les Hydris sont allés donner la leçon au RC Kouba, leur dauphin, et scellé définitivement la course à l’accession en leur faveur. Juste récompense pour un club qui a fait sien l’objectif de réinventer l’espoir. Réinventer la notion du travail à long terme en s’imposant désormais en donneur (dans le bon sens, un exemple à suivre) de leçons. Au pluriel. Une semaine auparavant, dans le même niveau, il soufflait sur l’Est comme un vent de renouveau. Avec le retour d’une légende. À tout le moins d’un sigle dont le sort (triste) ne laissait personne (les puristes notamment) indifférent. La JSM Skikda, à la recherche continuelle d’une seconde jeunesse, peut maintenant bien porter son nom dès lors qu’elle revoit la lumière et se rapproche d’une élite jamais aussi accessible. A portée des pieds forcément talentueux de la nouvelle génération qui a fait sienne de faire bégayer à nouveau l’histoire. Nous rappeler aux bons souvenirs d’une époque (que les plus jeunes ne connaissent peut-être pas mais qu’il est temps de la leur raconter) dorée. Marquée du sceau indélébile de vrais artistes, de sorciers du ballon et de lutins à jamais gravés dans les mémoires. Les «V» noirs, celui de la victoire, voient enfin le bout du tunnel et se proposent (en attendant bien sûr de connaître les intentions de leurs dirigeants) de réécrire quelques pages en souvenir d’un trio de feu (DNN en référence aux virtuoses que furent le regretté Draoui et ses deux compères Naim- Nefla) au sommet de son art. Dont le bagage technique hors norme fait toujours référence. A montrer et à remontrer à ceux qui n’ont pas eu le privilège de les voir à l’œuvre à une époque où la notion de formation ne figurait pas encore au registre des vœux pieux. Il y a une semaine, la JSM Skikda faisait l’évènement en décrochant le seul ticket mis en jeu pour l’ascenseur dans le sens de la montée dans la poule «Est». Juste verdict qui vient récompenser une ville sportive qui a tant donné (toutes disciplines confondues) au mouvement sportif national. Une ville respirant le football et qui devrait (ses supporters, en premier, l’espèrent tant) profiter de la nouvelle dynamique pour repartir du bon pied et tirer les leçons d’un passé récent fait de déboires à répétition. Une longue et inexorable descente aux enfers qui semble prendre fin. Une page noire à oublier. A tourner.

Pour l’histoire
Du même genre que celles que continuent à écrire d’anciens ténors du ballon rond algérien en autant de gâchis monumentaux. Blida, Le Paradou, la JSMS et peut-être le RC Relizane, revenu de très loin et dont les amoureux rêvent debout maintenant que le Rapid a mis la seconde vitesse (second au classement général provisoire à trois petites étapes de l’arrivée de la grande caravane et toutes ses chances d’imiter le leader blidéen) et va droit vers une accession historique. Que peu d’analystes avertis prévoyaient en raison de la concurrence féroce dans un palier ouvert sur tous les scénarios. Mais combien sont-ils à avoir échoué dans leur tentative de reprendre de l’altitude et respirer un air plus sain que celui des divisions inférieures après avoir pourtant entrouvert la porte de l’espoir d’un prochain redéploiement ? D’un retour au plus haut niveau ? Les inconditionnels de nombreux et prestigieux sigles (de quoi mettre sur pied deux Ligues 1 quand on jette un coup d’œil sur la composition, par exemple, des trois groupes où officient pas moins de seize sociétaires ayant connu leur heure de gloire et donc au passé à raconter aux plus petits) doivent encore patienter. Ainsi il en est de l’Entente de Collo, de l’AS Ain M’lila, l’USM Khenchela, de l’USM Ain Beida, de l’USM Annaba (ça ne vous dit rien la descente aux enfers d’un onze que tout le monde craignait il n’y a pas longtemps ?), de son voisin le Hamra Annaba, le MO Constantine, le MSP Batna, l’US Biskra, premier club du Sud à s’être mêlé à l’élite, l’US Tébessa, l’ES Guelma à l’Est (on en oublie certainement), le RC Kouba qui vient d’échouer de justesse dans son mano à mano avec le Paradou, le WA Boufarik (en lutte pour le maintien et qui va droit dans le mur), la JS Djidjel perdue également de vue, au centre, les deux clubs phares de Mostaganem (l’ESM et la WAFM), le GC Mascara, le SCM Oran, le CC Sig, la JSM Tiaret ou l’IS Tighennif, à l’Ouest, qui luttent vaille que vaille pour renaître de leurs cendres et retrouver leur lustre d’antan. Réécrire de nouvelles pages. Redonner du plaisir à leurs fans et participer au renouveau d’un football algérien à la recherche, pour sa part, d’un nouveau souffle. De tous ses fiefs pour reprendre son envol et sortir du bricolage ambiant. Retrouver le chemin de la raison ? L’opinion ne peut que le souhaiter ardemment. En attendant, dans les profondeurs de la hiérarchie, il se prépare comme un vent de contestation. Un air de remise en cause qui ne peut être que bénéfique au développement de la pratique. Wait and see.
Par Azouaou Aghiles

Article précédentNépal : un tremblement de terre qui avait été annoncé
Article suivantChlef : le dépistage précoce du cancer, une nécessité

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.