L’Algérie, qui œuvre et travaille de concert avec les pays voisins en vue de résoudre la crise en Libye, pour n’en rappeler que la dernière réunion de fin aout passé, continue à être sollicitée, à chaque rendez-vous incontournable, pour apporter son aide à la reconstruction libyenne et la refondation de ses institutions politiques et sécuritaires.
Dans la foulée, une délégation des autorités de transition en Libye, conduite par le vice-président du Conseil présidentiel Moussa Al-Kouni, accompagné du chef d’état-major Mohamed Al-Haddad et nombre d’officiers, est arrivée, hier à Alger, pour une visite officielle de deux jours. Une deuxième en date et du même calibre pour ce responsable libyen qui a déjà séjourné en Algérie la mi-septembre passé. Sauf que, cette fois-ci il est accompagné par le chef de militaire du Gouvernement d’unité nationale. C’est dire l’attention particulière accordée par la Libye au rôle que devrait jouer l’Algérie dans le règlement des différends entre institutions politiques et sécuritaires.
Pour preuve, le souhait exprimé par Moussa Al-Kouni qui, accueilli à l’aéroport d’Alger par le président de l’APN, Brahim Boughali, dira, dans un propos cité par l’APS : « Nous avons besoin de l’Algérie en cette conjoncture que traverse la Libye, notamment à l’approche des élections présidentielle et législatives », précisant que ces rencontres « sont plus que fraternelles, elles unissent un seul peuple dans deux pays ». Au-delà des échéances électorales dont le pays frère avance à grands pas pour rester dans les délais arrêtés entre décembre et janvier prochains, il serait peut être question d’évoquer les raisons derrière la suspension de ses fonctions de la MAE Najla al-Mangoush qui a conviée quelques jours plutôt à Alger où elle s’est entretenue avec ses homologues algérien et tunisien autour de la crise en Libye. D’ailleurs, Al-Kouni est venu à Alger dans le souci de faire le point et de consulter l’Algérie sur le dossier des élections, la réunification de l’institution militaire ainsi que toute autre comme les initiatives à l’international allant dans le sens de résoudre la crise. « Nous avons également besoin que l’Algérie soit informée des développements survenus en Libye, ainsi que sur la scène internationale. Nous continuons à coordonner et à coopérer sur les prochaines rencontres internationales », ajoute le responsable du CPL. D’autre part, la question de l’ouverture des lignes aériennes et terrestres entre les deux pays seront abordées, selon Al-Kouni.
Saïd Chengriha reçoit Mohamed Ali El-Haddad
Au titre de la coopération militaire, à commencer par la sécurisation des frontières algéro-libyennes, la Libye accorde également une importance au rôle que pourrait jouer l’Algérie dans ce domaine. Chemin faisant, la délégation de l’état-major de l’Armée du Gouvernement d’unité Nationale libyen, conduite par le Général d’Armée Mohamed Ali El-Haddad, a été reçue hier par le général de Corps d’armée Chengriha Saïd, Chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, selon un communiqué du ministère de la Défense algérien. Tenue au siège de l’état-major de l’ANP, cette audience a vu la présence du SG du ministère de la Défense nationale, les commandants de Forces et de la Gendarmerie nationale, les chefs de Départements et les directeurs centraux du ministère de la Défense nationale et de l’état-major de l’ANP, ainsi que les membres de la délégation libyenne, précise la même source. Occasion pour les deux parties d’aborder « le contexte sécuritaire régional, en soulignant la nécessité de coordonner les efforts pour faire face aux nouveaux défis, notamment au niveau des frontières communes sud et d’examiner les voies et moyens à même de contribuer au renforcement des relations de coopération militaire », précise le MDN, ajoutant que les deux parties « ont échangé les points de vue sur les questions d’intérêt commun ».
Farid Guellil