«La condamnation de Saïd Djabelkheir, à une peine de trois ans de prison, est une atteinte à la liberté de penser et un retour brutal vers les années de l’inquisition où le fait de débattre était déjà perçu comme un blasphème», lit-on dans un post commentant une pétition de soutien à l’islamologue qui a annoncé qu’il interjettera appel après le verdict prononcé à son encontre par le tribunal de première instance d’Alger. Cette affaire est en train de faire des remous surtout dans les milieux universitaires où on estime que l’affaire a pris une mauvaise tournure qui laisse craindre des lendemains sombres pour la liberté de penser. Le débat qui aurait pu être clôturé sur un plateau de télévision ou à travers des contributions sur les colonnes de journaux a pris une tournure qui fait craindre un retour en force des courants obscurantistes. « C’est un retour aux années des ténèbres. C’est l’autodafé qui est annoncé. Les universitaires débattent dans un esprit d’échange et de compréhension mutuelle et ce qui s’est passé avec l’affaire Djabelkheir prouve que la culture du débat n’est pas encore ancrée dans notre pays. On peut débattre de tout même du sacré. Je suis solidaire avec lui car accepter de se taire devant cette censure de la pensée, c’est accepter le retour aux années de l’obscurantisme», indiquent des citoyens dans leur différents commentaires relatifs à cette affaire. Said Djabelkheir a annoncé que son collectif d’avocats va introduire un recours devant la cour d’Appel. La société qui est appelée à garantir la liberté de penser à toutes ses composantes devrait faire preuve de tolérance car, débattre d’un sujet aussi sacré que le religieux n’est pas une offense. Dieu a bien dit dans un verset, « débat et convainc avec les meilleurs arguments ». Le message divin est clair, la science et la lumière doivent prédominer dans les rapports intra-société. L’épisode Saïd Djabelkheir, et tout le débat qu’il a suscité et l’élan de solidarité qui a suivi la condamnation de l’islamologue, laisse supposer qu’un grand travail reste à faire dans la société qui reste toujours sous la menace de parties obscurantistes prêtes à allumer des bûchers pour y jeter tous ceux qui ont un esprit éclairé et ce qui ne partagent pas sa vision des choses.
Slimane B.