Alors que Vinicius Jr, l’attaquant vedette du Real Madrid, était le grand favori pour décrocher le Ballon d’Or 2024, c’est finalement le milieu de terrain de Manchester City, Rodri, qui a été couronné, lundi soir. Ce sacre du joueur espagnol, figure centrale de l’effectif de Pep Guardiola et de l’équipe nationale espagnole, suscite autant de célébrations que de controverses, notamment en raison de la réaction du Real Madrid.
La victoire de Rodri, annoncé favori aux côtés de Vinicius Jr, a surpris le public et a provoqué une vive réaction du Real Madrid. En l’absence notable de la délégation madrilène, le joueur espagnol a reçu le prestigieux trophée à Paris, (France), symbolisant ainsi l’ascension d’un milieu de terrain qui, à 28 ans, s’est affirmé comme l’un des meilleurs joueurs de sa génération. Rodri a su conquérir la majorité des voix, malgré la pression et les attentes autour de Vinicius Jr, joueur incontournable du Real Madrid. La soirée a néanmoins mis en lumière la réussite de l’Espagne au niveau international, avec des trophées pour Rodri, Aitana Bonmati et Lamine Yamal. Cette récompense vient couronner une année incroyable pour Rodri. Dans les rangs de Manchester City, il a disputé pas moins de 50 matchs, inscrivant 8 buts et réalisant 9 passes décisives, dont certaines interventions ont été déterminantes pour la conquête de la Premier League par les Citizens. Malgré une élimination en quart de finale de la Ligue des champions, le milieu a confirmé sa suprématie en club. Sa performance à l’Euro 2024, lors de laquelle il a contribué au triomphe de la Roja en Allemagne, a renforcé sa réputation et son leadership. Cependant, son absence jusqu’à la fin de la saison, suite à blessure au genou en septembre, fait de ce titre au Ballon d’Or, un hommage à son impact global, au-delà de l’échéance des compétitions actuelles.
Le Real Madrid s’indigne
La victoire de Rodri a toutefois soulevé de nombreuses questions, en particulier au Real Madrid, qui espérait voir son attaquant vedette Vinicius Jr remporter le titre. Ce dernier, connu pour son talent et sa contribution au succès des Merengue, notamment en Liga et en Ligue des champions, était le favori annoncé par les médias. Mais lorsque des rumeurs ont circulé sur la défaite de Vinicius, le club a choisi de boycotter la cérémonie. « Marca » et d’autres médias espagnols ont relayé les critiques contre cette décision de France Football. Vincent Garcia, rédacteur en chef du magazine, a confirmé avoir subi des pressions de plusieurs clubs, notamment du Real Madrid. Dans une déclaration sur la chaîne L’Equipe, Garcia a mentionné qu’il ne comprenait pas l’attitude de la délégation madrilène et regrettait que la cérémonie ait été boycottée. Pour certains supporters du Real Madrid, cette défaite de Vinicius est un affront.
Pour le Real Madrid « une injustice » et certains dénoncent un « football politique »
La frustration a été vive du côté de Vinicius et de ses coéquipiers. Quelques minutes après l’annonce de la victoire de Rodri, Vinicius Jr a réagi sur les réseaux sociaux, promettant de revenir « dix fois plus fort » et ajoutant qu’il était « prêt à se surpasser » pour l’année suivante. Son message a reçu de nombreux soutiens de la part de ses coéquipiers. Toni Kroos, ancien milieu du Real Madrid, a ainsi posté une photo en compagnie de Vinicius avec la légende « Le meilleur », une déclaration sans ambiguïté quant à son opinion sur l’attribution du trophée. D’autres joueurs, tels que Karim Benzema et Eduardo Camavinga, ont également manifesté leur soutien, exprimant leur désaccord et dénonçant un « football politique. » De son côté, Tchouaméni a estimé que « rien ne pourra enlever » les prouesses de Vinicius sur le terrain.
La soirée du sacre espagnol après plus de 60 ans d’attente
Le sacre de Rodri n’a pas seulement marqué l’édition 2024 du Ballon d’Or, mais a également mis en lumière l’influence croissante du football espagnol. Aitana Bonmati, la joueuse vedette du FC Barcelone, a remporté son deuxième Ballon d’Or féminin, tandis que Lamine Yamal, jeune prodige du Barça, s’est vu décerner le trophée Kopa, récompensant le meilleur jeune joueur. Le journal As a qualifié cette soirée d’ »historique » pour le football espagnol, et Mundo Deportivo a mis en avant cette hégémonie espagnole dans ses titres. En effet, la presse espagnole célèbre cet accomplissement collectif et souligne que Rodri est le premier joueur espagnol à remporter le Ballon d’Or depuis Luis Suarez en 1960, une attente de plus de 60 ans.
Un Ballon d’Or, mais à quel prix ?
Le Ballon d’Or de Rodri a relancé le débat autour de la reconnaissance des performances individuelles dans un cadre du jeu collectif. Pour beaucoup, Rodri incarne les valeurs d’un joueur au service de l’équipe, là où le style flamboyant de Vinicius se démarque par sa singularité et sa capacité à enflammer le public. Ce choix de France Football illustre, selon certains observateurs, » une tendance à valoriser les joueurs » dont l’influence est indéniable, mais souvent discrète, face aux talents plus spectaculaires. Cependant, pour le Real Madrid, cette défaite de Vinicius, malgré une saison exemplaire, résonne comme une injustice.
Si Rodri savoure son sacre inattendu, le Real Madrid n’a pas dit son dernier mot. Entre polémique et fierté nationale, ce Ballon d’Or relance le débat sur la reconnaissance des performances individuelles, parfois éclipsées par des enjeux politiques qui touche aussi le monde du football. La promesse de Vinicius Jr de revenir plus fort donne déjà le ton pour la prochaine édition, alors que les fans attendent de voir si ce Ballon d’Or 2024 servira de tremplin ou de motivation pour les futurs prétendants.
Mohamed Amine Toumiat