Sur sa page Facebook, notre ministère de la Santé « souligne le rôle central des médias dans le soutien des efforts du ministère de la Santé, en contribuant activement aux campagnes de sensibilisation sur l’importance de la vaccination… ». Nous répondons présents ! Commençons par attirer l’attention de ce même ministère sur la nécessité d’actualiser son site web. Nous adressons la même recommandation à l’Institut Pasteur d’Algérie pour revoir la mise à jour de son site qui date du… 25 février 2018. Cela dit et comme chaque année à la même période, la vaccination contre la grippe saisonnière est lancée, dans notre pays, depuis mardi dernier. La particularité dont nous sommes fiers cette année est que le vaccin antigrippal est produit localement par Saïdal. Logiquement les difficultés d’approvisionnement n’existeront plus. Que le prix à l’officine sera à la baisse et chose sûre, une économie de devises pour le pays. Petite contradiction relevée sur la page Facebook : le Dr Djamel Fourar, que les Algériens connaissent bien depuis l’épidémie du Covid et son bulletin télévisé quotidien, nous dit que « deux millions de doses du vaccin ont été distribuées aux centres de vaccination des établissements de santé publique, ainsi qu’aux pharmacies sur tout le territoire national ». Alors qu’à la fin du communiqué « le ministère…appelle tous les citoyens éligibles à assister à se faire vacciner dès que les doses seront disponibles au niveau des centres de santé et des pharmacies ». Nous déduisons que, sauf erreur, les structures de santé et les officines sont approvisionnées progressivement.
Au-delà de la communication, la grippe saisonnière n’est, malheureusement, pas une épidémie qui mobilise massivement. Nos ainés se rappellent sûrement de la « grippe asiatique » qui en 1957 avait fait, selon les chiffres universellement admis « 2 millions de morts à travers le monde ». Pour l’illustration, le Chef de la zone autonome lors de la guerre de libération nationale, Yacef Saâdi, était atteint de la grippe asiatique au moment de son arrestation le 24 septembre 1957. C’était une pandémie, la deuxième du 20ème siècle après « la grippe espagnole » en 1918, encore plus mortelle. L’OMS estime à « environ un milliard de cas de grippe saisonnière sont enregistrés chaque année (dans le monde), dont 3 à 5 millions de cas sévères. Chaque année, la maladie entraîne de 290 000 à 650 000 décès liés à des troubles respiratoires ». Qui sont ces personnes vulnérables qui risquent d’être emportées par la grippe saisonnière ? Réponse de notre ministère de la Santé : « les personnes âgées de 65 ans et plus, les personnes atteintes de maladies chroniques (cœur, poumons, diabète, obésité, maladie rénale…), les gens avec une faible immunité, les femmes enceintes et les professionnels de la santé ». Dans son communiqué, notre ministère évoque, en soulignant la nécessité de la vaccination, « la responsabilité individuelle » et « la responsabilité collective ». Pourquoi ? La réponse est simple : en se vaccinant l’individu protège sa propre personne mais dans le même temps il « limite la circulation du virus ». En ajoutant un fait très important. Des personnes qui refusent de se vacciner peuvent causer, s’ils sont infectés et qu’ils rendent visite à leurs proches, vieilles personnes ou malades chroniques, peuvent les contaminer avec les conséquences que l’on sait. Avant de décider de ne pas vous vacciner pensez à vos vieux parents ou grands-parents ! Durant la pandémie du Covid, les visites familiales tenaient compte de ce risque. La grippe saisonnière comporte le même risque. De plus, l’économie nationale en prend un sacré coup avec la multiplication des arrêts-maladies. Venons-en aux symptômes. « Les symptômes commencent un à quatre jours après l’infection et durent généralement une semaine environ » nous dit l’OMS. L’organisation onusienne ajoute que : « La grippe se propage facilement lorsqu’une personne tousse ou éternue ». S’agissant des symptômes « la grippe se caractérise par une fièvre d’apparition brutale, une toux (habituellement sèche), des céphalées (maux de tête), des douleurs musculaires et articulaires, un malaise sévère, des maux de gorge, un écoulement nasal ». Au final et pour décider de se faire vacciner, il ne faut pas être égoïste. Il faut penser à son entourage. Comme alternative, pour les plus entêtés, le recours aux gestes barrières (port du masque, lavage des mains, etc.). Des gestes bien connus !
Zouhir Mebarki
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