Accueil LA CHRONIQUE DU JEUDI Un reporter dans la foule : Maladies : des chiffres Et des lettres

Un reporter dans la foule : Maladies : des chiffres Et des lettres

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Toute politique sanitaire repose sur des statistiques et des définitions précises des tâches. C’est l’INSP (Institut national de santé publique) qui est chargé des différents types de registres des maladies. Pour l’efficacité des chiffres, il faudra attendre l’achèvement de la numérisation en cours, du secteur de la Santé. Pour l’efficacité des tâches, comme la prévention par exemple, une inattendue confusion des définitions complique la compréhension. Explications…
Tout a été dit sur la fiabilité des chiffres qui circulent en guise de statistiques spécifiques à la santé publique. Comme pour les autres secteurs d’ailleurs. Pour déterminer, avec sérieux et efficacité, la prévalence de telle ou telle autre maladie dans notre pays, la numérisation est un outil incontournable. Le chantier est en cours. En attendant, les planificateurs doivent se contenter de l’approximation. Pour construire les hôpitaux, les centres d’imagerie. Pour former le personnel médical et paramédical. Pour prioriser les différentes spécialités. Pour produire les médicaments. Pour importer les nouvelles molécules. Pour la recherche. Pour la gestion en évitant le gaspillage, les ruptures de stocks… etc. Le champ d’application des statistiques est vaste. Les moyens pour les obtenir aussi. Il faut des équipements très souvent réactualisés. Il faut du personnel en formation continue. Oui tout cela a été dit et redit. Alors pourquoi y revenir encore ? Parce qu’il y a une autre aberration qui grève l’amélioration de notre santé. Une aberration qui ne semble pas attirer beaucoup d’attentions. Qui « rase les murs ». Il s’agit de la prévention. On entend souvent des organisateurs de journées, de semaines de « prévention » contre telle ou telle maladie placer leur objectif sur le dépistage. En mettant en avant l’intérêt du dépistage précoce que personne ne remet en cause d’ailleurs. Sauf que le dépistage se situe en aval de la maladie, puisqu’il s’agit de la découverte d’une maladie déjà « installée » chez le malade. Alors que la prévention, dans le vrai sens du terme, se situe en amont, dans les moyens à mettre en œuvre pour empêcher, justement, que la maladie ne « s’installe » chez des gens. Soyons clairs ! Au-delà des besoins de la statistique, le dépistage, sauf exception, fait découvrir de nouveaux malades. Ce qui crée de nouveaux besoins en termes de traitements. Ce qui est encore plus bizarre est que ces journées de dépistage sont souvent financées par des laboratoires pharmaceutiques. Qui vendent ces traitements. Est-ce pour le « brouillage » que la confusion est créé entre dépistage et prévention ? Car et si l’on n’oublie pas que la prévention serre à barrer la route à la maladie, ce n’est pas les producteurs de médicaments qui pourraient en être les meilleurs promoteurs. Il faut stopper cette confusion qui n’est pas si innocente que cela. La prévention bien comprise, s’intéresse aux causes de la maladie. Par la normalisation des produits agro-alimentaires. Tant pour traquer la présence des perturbateurs endocriniens que tout le monde connait mais qui sont vite « remis sous le tapis ». Tous ces additifs alimentaires que sont les arômes artificiels, les colorants, les conservateurs… etc. Ne comptez pas sur les laboratoires pour les débusquer. C’est leurs poules aux œufs d’or. Le trait est ici volontairement appuyé pour réveiller les consciences. La prévention est une chose, le dépistage en est une autre !
Zouhir Mebarki
zoume600@gmail.com

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