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UN REPORTER DANS LA FOULE : Les sorties en famille et les injures

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Le diable est dans les détails. L’information n’a pas fait les gros titres de la presse. Les réseaux sociaux sont passés à côté. Pourtant l’évènement est de taille à l’échelle sociale. L’Assemblée populaire nationale s’est emparé du sujet et nos députés viennent de le valider. De quoi s’agit-il ? Tout simplement d’un comportement dont beaucoup d’entre nous ont souffert. Celui d’être en famille ou seulement avec sa mère, sa sœur ou son père dans la rue et d’entendre un énergumène lancer, à tue-tête, des insultes et des injures. Dans la rue où même quelques fois chez soi et entendre des insanités traverser les fenêtres. Différentes réactions ont été recensées dans ces cas-là. Soit un membre de la famille descend en découdre avec le malotru. Soit c’est tout le quartier qui se soulève en menaçant de lyncher le coupable. Il faut connaître les valeurs et les us et coutumes algériennes pour comprendre l’importance de ces manquements au respect dû aux ainés de la famille et à la femme d’une manière générale. À vrai dire c’est un mélange de respect et de pudeur à la fois. L’exemple le plus frappant se trouve face à la télévision. Un fils ou une fille, même adultes, évitent de regarder le petit écran en famille. La hantise d’être surpris par une attitude équivoque, comme un baiser de couple ou une simple tenue vestimentaire considérée comme légère, en même temps que son père ou son frère, fait que l’Algérien se refuse à un tel regroupement cathodique. D’où cette propension à avoir plusieurs télés dans un même logement. En langage populaire cela relève de la « Hâchma » ou de la « Hourma ». La honte et le respect. Dans ce registre, il faut inclure aussi qu’un jeune ne fume jamais devant son père ou un proche plus âgé. Alors sorti dans la rue le risque est à la puissance N compte tenu de l’altération voire même de la dissolution, au fil des années et des décennies, de ces règles coutumières. Des drames, il y en a eu forcément. Aucun homme algérien ne peut faire comme s’il n’avait pas entendu, ces insultes ou injures proférées à haute voix alors qu’il se trouve en compagnie de sa famille. Il est contraint de réagir même si le rapport de forces devrait le dissuader. C’est pourquoi cela débouche certaines fois sur des drames. L’ironie de l’histoire est que celui qui profère des injures sans tenir compte des personnes présentes aux alentours, ne supporte pas d’entendre les mêmes insanités en présence de sa famille. Il oublie cette règle dès qu’il est seul. C’est le même phénomène que les femmes importunées dans la rue par des jeunes qui ne tolèreraient pas le même manquement avec leurs sœurs ou leurs mères. Laissons aux psychologues ou peut-être même aux psychiatres d’expliquer ces comportements et restons dans les nuisances engendrées. Eh, bien et en droite ligne des recommandations du président Tebboune, un amendement vient d’être introduit, cette semaine, dans le code pénal sanctionnant ce genre de comportement. Dorénavant « quiconque profère des insultes et injures dans l’espace public » sera puni de 6 mois de prison et d’une amende pouvant aller jusqu’à 10 millions de centimes. Ce qui va rendre nos rues plus fréquentables aux familles. Où la sérénité et la quiétude sont assurées par l’État. Un détail ? Peut-être, mais un détail qui pèse lourd dans notre société !
Zouhir Mebarki
Zoume600@gmail.com

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