Accueil LA CHRONIQUE DU JEUDI Un reporter dans la foule : La nature dans tous ses états

Un reporter dans la foule : La nature dans tous ses états

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Au cours de la semaine qui vient de s’écouler, il a été plusieurs fois question de catastrophes naturelles. Mais avant, une précision s’impose : les incendies, de forêts ou autres, ne sont pas considérés comme des catastrophes naturelles. Cela semble une vérité de La Palice. Pourtant, nombreux sont ceux qui, par réflexe, les classent dans cette catégorie. L’Organisation internationale de Protection civile (OIPC) dont le siège est à Genève et qui compte l’Algérie comme membre depuis 1977, est formelle « les incendies sont des catastrophes dues à l’homme » même de manière involontaire. Cette précision permet d’aborder, de manière précise, les calamités naturelles qui secouent, de plus en plus, notre planète. Dimanche dernier a eu lieu, à Alger, la troisième édition d’une session de formation internationale en matière de médecine de catastrophe. Organisée par notre Protection civile en collaboration avec l’OIPC, cette formation « vise à renforcer les capacités des stagiaires (des pays membres NDLR) dans la gestion des crises et la maîtrise des catastrophes naturelles et technologiques, dans une conjoncture mondiale marquée par des risques de plus en plus complexes et multiples, comme les séismes, les inondations, les pandémies… » a déclaré le directeur général de la Protection civile algérienne, le colonel Boualem Bourelaf. Deux jours auparavant, s’agissant toujours de catastrophes naturelles, s’est tenue dans la capitale algérienne, une conférence qui a réuni la fondation algérienne Sinaât Al-Ghad, la Société algérienne des assurances et l’Association nationale du secours humanitaire.
Lors de son intervention, le Pdg de la Société nationale d’Assurance (SAA), Youcef Benmicia, a révélé que les pertes financières dues aux inondations en Algérie, entre 2020 et 2024, étaient de 147 milliards de dinars. À titre comparatif, il a ajouté qu’au cours du premier semestre 2025, uniquement, les catastrophes naturelles dans le monde ont engendré des pertes de 135 milliards de dollars. L’objectif de la conférence était lié à la gestion des risques des catastrophes naturelles. Il est utile de rappeler qu’en Algérie, la souscription d’une assurance, pour les biens immobiliers, est obligatoire contre les inondations, les glissements de terrain, les séismes, les vents violents et les tempêtes. Après avoir planté le décor, venons-en aux catastrophes naturelles proprement dites. Commençons par le glissement de terrain qui a eu lieu dimanche dernier à Oued Rhiou dans la wilaya de Relizane. Un événement relativement mineur comparé à des glissements de terrain autrement plus tragiques comme celui qui a enseveli, le 31 août dernier, le village soudanais de Tarsin dans la région du Darfour, causant près d’un millier de morts. Près d’une dizaine de séismes ont secoué la planète au cours des 9 premiers mois, avec une intensité supérieure à 6° sur l’échelle de Richter. Comme celui qui, avec 8,8° d’intensité, a touché le 29 juillet dernier, la région du Kamtchatka en Russie.
Ou encore celui qui a secoué, en mars dernier, la ville de Sagaing en Birmanie avec une intensité de 7,7°. On peut également citer celui qui a fait trembler, en janvier dernier, le Tibet (Chine) d’une intensité de 7,1°. Ceux qui se rappellent du séisme de Boumerdes en 2003 qui a causé la mort à près de 3.000 personnes, avec plus de mille disparues et plus de 7.000 blessés. Tandis que 135.000 sinistrés ont été recensés suite aux effondrements de leurs immeubles. Devant un tel bilan, citer les dégâts en termes financiers serait déplacé. L’important est de savoir que ce séisme était d’une intensité de 6,8°. Bien inférieure à celles que nous avons cité plus haut. Depuis, toutes les constructions se réalisent selon les normes antisismiques. Quant aux inondations qui ont touché plusieurs régions chez nous, celles-ci sont des catastrophes naturelles souvent « mixées » avec la main de l’homme. Dans les zones urbaines ce sont les avaloirs mal entretenus et en zones rurales, ce sont des oueds, généralement obstrués par des déchets, des gravats et des débris. Rien à voir avec les inondations du Mexique, le 13 octobre dernier, qui ont fait 64 morts et autant de blessés. Ni avec les inondations qui ont touchés le Texas en juillet dernier et qui ont fait 135 morts. L’Algérie est fort heureusement épargnée par les ouragans ou cyclones comme ce qui se passe actuellement en Jamaïque. Ce qui tue le plus chez nous ce sont les accidents de la route. Rien de naturel !
Zouhir Mebarki
zoume600@gmail.com

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