Accueil LA CHRONIQUE DU JEUDI Un reporter dans la foule : La canicule altère les médicaments

Un reporter dans la foule : La canicule altère les médicaments

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Tout le monde (ou presque) sait qu’en été, il faut faire attention aux intoxications alimentaires, mais très peu savent que les médicaments peuvent être altérés par les grandes chaleurs et produire des effets indésirables insoupçonnés. Ce qui est étrange, c’est que tout le monde a entendu parler des risques de l’automédication. Ceci grâce aux campagnes de sensibilisation. Mais point de campagnes similaires pour les risques de dégradation de la qualité des médicaments, de certains médicaments à tout le moins, en période de grandes chaleurs comme celle que nous vivons actuellement. Laissons de côté, pour le moment, cette faille de santé publique et entrons dans le vif du sujet.
Il y a presque une décennie (2017) l’OMS avait lancé « une campagne mondiale : les médicaments sans les méfaits ». Parallèlement l’organisation onusienne avait « inauguré une initiative mondiale pour réduire de moitié les erreurs médicamenteuses en 5 ans ». Mais pas spécialement sur l’altération et la dégradation des médicaments lors des grandes chaleurs de l’été. Aggravées, il faut le souligner par le changement climatique. Un vide que des États, occidentaux pour la plupart, ont comblé par leurs propres structures d’alertes sanitaires. « Certains médicaments sont susceptibles d’aggraver un syndrome d’épuisement-déshydratation ou un coup de chaleur. Pour d’autres, c’est leur efficacité qui sera altérée par la chaleur » alerte l’agence sanitaire française (ANSM). Vous l’aurez compris, il faut éviter l’exposition à la chaleur (pas seulement au soleil) à certains médicaments. Tout le monde sait que les vaccins doivent être conservés au réfrigérateur. Alors que bien d’autres médicaments, sans être dans la même rigueur, comportent des risques de dégradations liées à la chaleur. À titre d’exemple « L’exposition des bandelettes (ou électrodes), des solutions de contrôle et des lecteurs de glycémie directement au soleil, à des températures élevées pendant des périodes plus ou moins longues, à de fortes variations de température ou à une atmosphère humide, tout cela peut avoir une incidence sur leur bon fonctionnement ».
Les personnes les plus à risques en période de saison d’été sont celles qui souffrent de pathologies de santé mentale, traitées par antidépresseurs, neuroleptiques, etc. On pense à tous ces psychotropes que les trafiquants déversent sur notre pays et qui redoublent de toxicité lors des grandes chaleurs. Avec les dégâts qui suivent. Au fil de nos recherches, nous avons appris qu’à « côté des risques de coup de chaleur ou de déshydratation qui sont les plus connus, l’hyponatrémie représente une complication grave souvent méconnue : il s’agit d’une diminution de la concentration de sel dans le sang, qui peut résulter d’un apport excessif d’eau par rapport au sodium (sel), ou d’un excès de perte de sel par rapport à l’élimination en eau. Elle peut être favorisée par l’âge, certaines maladies chroniques et certains traitements médicamenteux ». Pour être plus clair, la chaleur peut altérer l’efficacité des médicaments et augmenter les risques pour la santé. En cette période de grande mobilité de la population, il faut avoir présent à l’esprit de ne pas laisser des médicaments dans le coffre surchauffé d’une voiture exposée au soleil. Le Vidal qui est la référence des pharmaciens prévient qu’en « cas de canicule, plusieurs familles de médicaments peuvent représenter un risque ». On y apprend, entre autres, que « lors de coup de chaleur, il ne faut pas prendre de paracétamol (inefficace dans cette indication), ni aspirine (qui peut perturber la régulation de la température par le corps) ». Bref, on peut dire que les grandes chaleurs et les médicaments ne font pas bon ménage. Les professionnels de santé le savent. Les patients sous traitement médicamenteux, beaucoup moins. Récemment une campagne de sensibilisation sur l’achat de poulet rôti, très intéressante, a attiré l’attention. Très bien expliquée, on sait depuis qu’il faut éviter d’acheter les poulets rôtis placés au-dessous de ceux qui sont entrain de cuire. Les seconds peuvent transmettre aux premiers la salmonellose à travers la sauce qui s’en échappe. Pourquoi ne ferait-on pas la même leçon pédagogique pour les médicaments en période de grandes chaleurs ?
Zouhir Mebarki
zoume600@gmail.com

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