Il s’agit de la balance avec laquelle les commerçants pèsent nos achats. Elle devrait subir, périodiquement, un contrôle des services de la métrologie. Un peu comme c’est le cas pour les extincteurs. On trouve ces balances chez les marchands des fruits et légumes ou les bouchers. Chez les premiers, il y a de plus en plus la pratique du self-service. Chez les seconds pas encore. Ce serait plus difficile avec tous les couteaux qu’il faut manipuler. Trêve de plaisanteries, notre propos aujourd’hui concerne un sujet que nous vivons tous au quotidien mais dont on parle très peu. Combien sommes-nous à nous rendre compte que nous subissons la « loi » du commerçant ? Ce n’est plus la triche qui consiste à farder le tas de légumes ou de fruits avec les meilleures pièces et à vous servir les moins bonnes cachées sous le tas. Beaucoup vous laisse aujourd’hui vous servir seuls. C’est le self-service. C’est à la caisse que la triche s’est déplacée. A la pesée et à l’addition. A la douloureuse comme disent, à juste titre d’ailleurs, certains. D’abord, le self-service supprime le poids fixe du kilo en introduisant les décigrammes et centigrammes. Ce qui complique le calcul. Ensuite nul ne sait si la conformité de la balance est assurée. Surtout que la plupart du temps elle est dans un état très « amochée ». Malgré tout et dans un geste très vif, le commerçant effectue la pesée et se tourne vers sa calculatrice posée à côté de la balance et tape la somme qu’il est seul à connaitre. Une fois qu’il a fini de passer tous vos sachets de provisions de la balance et à la calculatrice, il vous annonce le total à payer. Impossible de savoir si la pesée et la somme à payer sont justes ou pas. En général, les clients acquiescent et paient sans dire mot. Il est impossible de faire autrement. La balance est dans un état lamentable mais sans pouvoir contester, valablement, son dérèglement.
La calculatrice, elle, additionne des sommes sortis du calcul mental du commerçant. En admettant qu’elle fonctionne bien, rien ne dit que la somme introduite représente vraiment la valeur du produit pesé. Impossible de placer ne serait-ce qu’un mot vu la vitesse imposée par le commerçant pour peser et calculer. Pourtant le doute est permis. D’abord parce que personne n’a vu ou n’a assisté à un contrôle des balances des commerçants au même titre que ce qui se fait pour le contrôle des prix et de la qualité. On aurait dû s’attendre à voir les balances des commerçants serties d’un anneau des services de la métrologie comportant la date du dernier contrôle. Le consommateur mérite d’avoir cette assurance. Sinon, les pouvoirs publics auront beau lutter contre la spéculation et la protection du pouvoir d’achat, cette absence de contrôle sert de dérivatif aux commerçants indélicats. Sans généraliser, il ne faut pas se cacher la face, ils existent. Ils placarderont les prix légaux sur les produits mais agissent sur la pesée tronquée pour rester dans la spéculation. D’ailleurs, il n’y a pas que les marchands de légumes ou les bouchers à pouvoir s’exercer à ce « sport ». Les produits transformés par l’industrie et que l’on trouve dans les grandes surfaces ne sont pas à l’abri de cette triche. Le poids mentionné sur l’emballage n’est pas toujours respecté. Jamais au profit du consommateur cela s’entend. Les associations de consommateurs manquent de vigilance sur cet aspect de la spéculation. Comme ils devraient s’attarder sur certains détails. Comme le boucher qui donne le dos aux clients lorsqu’il découpe et emballe la viande commandée. N’ajoute-t-il pas un ou des morceaux de viande de moindre qualité loin de la vue du client ? Le doute est permis sinon pourquoi ne pas travailler en toute transparence face au client ? Aujourd’hui la triche du commerçant ne fait pas partie de l’exception. Même si ce n’est pas la règle !
Zouhir Mebarki
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