Un rapport des Nations unies (ONU), portant sur la période de mars à mai dernier, vient d’affirmer qu’il y a coordination entre les djihadistes en Syrie et l’entité sioniste. Ce que des observateurs, des professionnels des médias, des experts et des responsables, dont ceux du gouvernement syrien, n’ont cessé de dévoiler, depuis plus de trois ans de crise dans ce pays. Dans le rapport, il est mentionné que la Force de désengagement et d’observations de l’ONU (FNUOD) a constaté de «visu», à travers la ligne de cessez-le-feu sur le Golan occupée par Israël, des contacts entre les rebelles et les djihadistes et l’armée sioniste. En particulier, note-t-on, «au cours de violents affrontements entre les rebelles et l’armée de la République syrienne». Le rapport confirme les informations, dont a fait part le représentant de Syrie aux Nations unies, faut-il le rappeler, au cours de ses interventions devant les instances onusiens, sur la base de rapports transmis par Damas. Les rédacteurs du document de l’ONU mentionnent clairement que «les forces des Nations unies ont vu les rebelles, transportant 89 blessés dans la ligne de cessez-le-feu dans la zone occupée par Israël, où leur ont été remis 19 personnes qui avaient reçu un traitement médical, en plus de deux morts». Autre information contenue dans ledit rapport, dévoile le soutien israélien aux rebelles djihadistes, dont ceux de jabjat al-nusra, en moyens militaires. Les forces des Nations unies ont noté, à ce propos, que «l’armée israélienne a remis deux caisses aux rebelles sur le côté syrien du plateau du Golan». Par ce rapport, dévoilant les liens entre Israël et les rebelles en Syrie, dont les djihadistes, les autres soutiens d’ordre politique, en moyens militaires et par l’envoie des escadrons de la mort en Syrie ne sont, et ne seront, pas à l’abri, notamment de l’impact dudit rapport de l’ONU. Si le rapport fait état d’accointances, notamment dans le soutien sioniste aux rebelles djihadiste au Golan occupé, ce rôle israélien s’inscrit dans l’ensemble du plan adopté, depuis mars 2011, par les Occidentaux, la Turquie et des pays arabes, dont le Qatar et l’Arabie saoudite, pour la déstabilisation et l’effondrement des institutions en Syrie. Plan relatif, pour rappel, dans le projet du nouveau grand Moyen-Orient promu par les États-Unis, qui a profité pleinement des évènements survenus sur la scène arabe, depuis fin 2010 nos jours. Si dès l’avènement de la crise à Damas, les responsables syriens ont alerté sur le rôle israélien, l’accusant d’avoir exploité et orienté la crise, notamment depuis la bataille de Quasir, à proximité de Homs, en mai 2013, jusqu’au déroulement des combats sur le sud syrien, en septembre 2014, le rapport de l’ONU en question vient l’affirmer. Des rapports de l’ONU publiés, pour rappel, décembre dernier, affirment clairement qu’Israël est impliqué dans l’action des rebelles, dont les djihadistes au sud de la Syrie. Entre le rôle d’Ankara autorisant le passage des djihadistes, notamment de nationalités européennes, de ses frontières vers la Syrie et Israël soignant et soutenant militairement les djihadistes au Golan syrien occupé, faire perdurer la situation de feu et de sang dans ce pays est l’objectif escompté. Il est à noter que le rapport onusien intervient au moment où Moscou œuvre à lancer un dialogue entre les acteurs syriens, gouvernement et l’opposition «patriotique» comme le souligne ses acteurs, pour se démarquer de celle dont use les Occidentaux et Israël dans leur plan visant la Syrie.
Karima Bennour