Accueil ACTUALITÉ Un projet en matruation pour permettre aux agriculteurs une vente direct de...

Un projet en matruation pour permettre aux agriculteurs une vente direct de leurs produits : en finir avec la spéculation ?

0

Aussitôt après une brève accalmie, la mercuriale des produits agricoles a repris du poil de la bête. En effet, les prix des fruits et légumes, qui relèvent de la sacro-sainte loi de l’offre et de la demande, sont allés crescendo dernièrement, mettant à mal le moral et la bourse du consommateur.

Les pouvoirs publics essayent tant bien que mal de remédier à la situation, mais, constate-t-on, avec des fortunes diverses et sans réellement être en mesure de réguler le marché. Rien que pour le mois de ramadhan écoulé et pour l’exemple, il s’est trouvé le marché de gros de fruits et légumes de Attatba (Tipasa), où en l’espace de la visite de l’ex-ministre du Commerce, Amara Benyounès, au premier jour du mois de carême, les prix des produits ont été faussement maintenus par les mandataires à des seuils en baisse défiant toute concurrence. Des décisions doivent être entreprises, pour préserver le pouvoir d’achat du citoyen et la dernière en date, prise par le ministère du Commerce relève de cet ordre. En effet, l’actuel locataire de ce département ministériel a révélé qu’actuellement des discussions ont été engagées résolument avec le ministère de l’Agriculture, afin de pouvoir permettre aux agriculteurs de commercialiser eux-mêmes leurs productions dans les marchés de gros. S’exprimant depuis Sétif où il était en visite, Bakhti Belaïb a expliqué qu’à la faveur de cette mesure, le Gouvernement Sellal entend réguler les prix et mettre un terme à la spéculation. Actuellement, il existe en Algérie quelque 1 597 marchés dont 47 marchés de gros de fruits et légumes, 654 marchés de détail et enfin 623 marchés hebdomadaires. Un chiffre qui est en passe d’être revu à la hausse puisque huit autres structures analogues sont en cours de réalisation actuellement à travers plusieurs wilayas du pays. Cependant et de l’avis de professionnels, ces structures sont malheureusement concentrées au nord du pays et ne sont pas reparties judicieusement à travers le territoire national. Sollicité sur la pertinence de cette volonté, Mustapha Zebdi, président de l’Association de protection des consommateurs et de l’environnement (APOCE), explique que «cette mesure va permettre de réduire la longue chaîne de distribution et de contrer les méfaits des spéculateurs». «Normalement, par cette mesure, le produit parviendra aux consommateurs à un prix réduit par rapport à la vente classique », a-t-il enchaîné, apportant de l’eau au moulin aux différents intervenants du marché algérien dont ceux de l’UGCCA qui ont, et en maintes occasions, incriminé une catégorie de «commerçants activant illicitement et dans l’anarchie, qui font que les marchés de gros imposent leur diktat au consommateur». Il est malheureux d’admettre que des personnes qui n’ont rien à voir avec la profession de commerçant alimentent régulièrement le marché informel. En fait, la prolifération des marchés informels a pris beaucoup d’ampleur et il est de légion en Algérie de constater, et de visu, les marchands ambulants qui sillonnent les routes du pays, pratiquant leur négoce à la barbe des autorités publiques et dans des conditions d’hygiène qui laissent à désirer. En tout, et cycliquement, ces clandestins sont pourchassés par les services de sécurité. Ce n’est pas pour autant qu’il a été mis un terme à la vente clandestine. En tout cas, nous bien loin de pouvoir croire à la volonté des pouvoirs publics de concrétiser la labellisation des produits agricoles du terroir et de s’engager dans un processus de promotion de la production nationale et viser, ainsi, l’exportation. L’Algérie compte une centaine de produits du terroir recensés qui sont connus, mais aucun de ces produits ne permet à l’économie de tirer une plus-value aussi bien sur le marché local qu’international, constate-t-on malheureusement. Actuellement, trois produits agricoles-pilotes du terroir ont été choisis par le secteur de l’agriculture, dans le cadre des projets de jumelage entre l’Algérie et l’Union européenne, lancés en octobre 2014. Il s’agit, respectivement de la datte de Deglet Nour de Tolga (Biskra), de l’olive de table de Sig (Mascara) et de la figue sèche de Béni Maouche (Béjaïa). Enfin, d’ores et déjà, certaines voix appellent à recourir à la réactivation du Syrpalac (Système de régulation des produits agricoles de large consommation) en vue de réguler les prix. Reste maintenant à éplucher le cas des importations intempestives de fruits et légumes, déjà produits localement et certains ont carrément proposé de n’autoriser ces importations qu’en période de soudure.
Mohamed Djamel

Article précédentLobbying et opérations marketing : le cheval de Troie du Maroc
Article suivantHouma-Imane Feraoun, ministre des TIC, annonce la couleur : licenciements en cascade à Algérie Poste

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.