Annoncé dans la soirée de dimanche dernier, le nouveau gouvernement d’union nationale en Libye est composé de 18 ministres dont cinq ministres d’état, a indiqué le porte-parole du Conseil présidentiel Fathi al-Mejebri.
Le nouveau staff gouvernemental que dirigera, le Premier ministre Fayez al-Sarraj, dès que le parlement de Tobrouk l’approuve, comprend Mohamed Taher Siala aux Affaires étrangères , El Arif Salah El Khouja au département ministériel de l’Intérieur et Mehdi Ibrahim El Berghti à la tête du ministère de la Défense, poste ayant était un des points essentiels du désaccord entre acteurs libyens, retardant l’annonce de la formation dudit gouvernement, après la non approbation des députés du premier composé de 32 ministres. Par l’annonce de la formation du gouvernement d’union nationale en Libye, le chef du Conseil présidentiel, Fathi al-Mejebri a fini par franchir une étape, en attendant que les députés de Tobrouk avalise son staff gouvernemental, pour entamer la seconde, encore plus complexe et difficile, après les cinq ans du chaos libyen à ce jour, suite à la militarisation précipitée de la crise de 2011 dans ce pays accélérant l’intervention de l’Otan en Libye, de mars à octobre de la même année. Situation plus complexe et difficile, dépassant les retombées voire l’impact du résultat du vote du parlement de Tobrouk, reconnu par la communauté internationale, qu’il approuve ou pas la nouvelle composition du gouvernement d’union nationale en Libye. Au moment où les acteurs libyens tenaient un marathon de réunions à Skhirat, Maroc, sur la composition dudit gouvernement, les membres influents de l’Otan, Etats-Unis, Le Royaume-uni, l’Italie, la France et aussi l’Allemagne tenaient leur marathon de conclaves pour peaufiner le plan de la seconde étape de l’intervention de l’Otan, en Libye, les objectifs de la première, 19 mars 2011, en Libye étant atteints. Après l’effondrement des institutions dans ce pays pour que le désordre trouve sa voie et s’y installe, après la désintégration du pays, laissant place au droit de la force et le dialogue des armes, favorisant ainsi l’activité terroriste et le banditisme et notamment la prolifération des groupes terroristes dont celui de Daech, les Libyens vont être confrontés, de nouveau à des bombardements des armées de l’Otan. Si pour la première intervention, il a été question de sauver des civils d’éventuels frappes que s’apprêtaient à opérer l’armée libyenne, le retour des avions de l’alliance atlantique dans le ciel libyen, est pour déloger les terroristes de Daech, selon les responsables des membres des pays précités de l’alliance atlantique. Faisant fi qu’a l’origine de leur installation dans ce pays a été rendu possible, par la mise en exécution du plan qui plongerait les Libyens et leur pays dans un chaos, lors de la crise secouant la Libye en 2011. Ne dit-on pas que l’action armée est dûe à la manière violente de l’action politique ? Par ailleurs, au moment où les membres de l’Otan, à leur tête les états-Unis, pointent du doigt le danger de Daech en Libye, son allié et membre de l’alliance atlantique la Turquie est accusé de porter assistance militaire et financière aux terroristes, dont ceux de Daech, en Syrie. Alors que sur le terrain les capacités des terroristes en Syrie sont en perte de vitesse vertigineuse, face aux avancées de l’armée de la République arabe syrienne et les frappes aériennes russes, hier, le vice-ministre des Affaires étrangères russe affirme que Moscou a répondu favorablement à la demande de Damas de mener des frappes contre les terroristes, dont ceux deDaech, pour une raison évidente, selon ce responsable. Il dira, qu’«après avoir constaté les réticences de la Coalition internationale de lutte contre Daech que dirige Washington à frapper les bases de Deach» a affirmé Sergüe Riabkov dans un entretien accordé à la chaîne Russia24. Ce qui paraît une solution contre les terroristes de Daech, en usant d’intervention étrangère, en Libye, ne semble pas celles outre des Libyens et également des pays voisins et d’autres acteurs sur la scène internationale. Les conclaves des membres de l’Otan et des pays de la Coalition de Washington se sont tenus, depuis plus d’un mois sur la Libye, en prévision de la demande que leur adressera, et non pas aux Nations unies (ONU), le gouvernement d’union nationale libyen pour l’aider à combattre Daech, dès que le parlement de Tobrouk approuve la composition précitée dudit staff gouvernemental libyen.
Karima Bennour
Réunion en vue des pays voisins
Le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des états arabes, Abdelkader Messahel a annoncé dimanche passé, qu’une réunion des pays voisins de la Libye se tiendra, prochainement, à Tunis, en vue de l’examen des moyens d’un règlement politique en Libye, plongé dans un chaos, depuis cinq ans. Déclarant que « les pays voisins de la Libye devraient se réunir prochainement à Tunis pour coordonner» leurs efforts sur le dossier libyen. C’est au terme d’un entretien avec le ministre tunisien des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, en visite de travail en Algérie, que Messahel a fait l’annonce en question, en soulignant plus loin qu’Alger et Tunis «ont convenu de poursuivre leur concertation » sur la Libye. Ne manquant pas de rappeler à cette occasion que « Les pays voisins de la Libye restent attachés à l’unité et la stabilité de ce pays frère (Libye : ndlr) » avant d’ajouter, a-t-il poursuivis «et à un consensus international sur les solutions politiques proposées». Indiquant avoir évoqué avec Jhinaoui la situation sécuritaire dans la région notamment en Libye, Messahel a affirmé qu’il y a «convergence de vues» sur la nécessité d’un règlement de la crise dans ce pays, à travers «l’installation au plus vite d’un gouvernement d’union nationale qui siègera à Tripoli et aura de larges prérogatives pour remettre de l’ordre dans ce pays » a-t-il précisé, au terme d’un tête à tête, au courant de la journée de dimanche dernier, avec le responsable tunisien.
K.B.