L’ouverture de chantiers économiques importants pour asseoir une dynamique libérée des aléas extérieurs, et les défis de toute nature que rencontre le pays, découlant du contexte de crise internationale, expliquent sans doute la série de rencontres que le président Tebboune a commencé depuis lundi dernier, en présence du directeur de cabinet à la présidence de la République, Abdelaziz Khellaf, avec les dirigeants de partis politiques et personnalités nationales ainsi que les représentants d’organisations de la société civile, de syndicats, du patronat. Selon l’ancien ministre Abdelaziz Rahabi qui a été reçu mercredi au palais d’El-Mouradia, par le président Tebboune, il s’agit d’une démarche visant «la constitution d’un front interne solide et la cristallisation d’un consensus national autour des politiques internes, étrangères et de défense». Les tensions créées par la crise ukrainienne et les retombées des sanctions antirusses prises par les pays occidentaux membres de l’OTAN, ont un impact sur la vie économique de quasiment tous les pays, dont l’Algérie confrontée, en outre, aux risques sécuritaires liés à la situation dans la région. À l’issue de l’audience que lui a accordée le président Tebboune, l’ancien ministre a déclaré avoir écouté l’approche du président de la République concernant certaines questions internes portant principalement sur « la nécessité d’asseoir un front interne solide et de promouvoir la culture du dialogue et de la consultation permanents entre le pouvoir exécutif, les partis politiques, les syndicats, la société civile et les personnalités indépendantes ». Tout récemment, Abdelaziz Rahabi a fait connaître publiquement son avis sur la démarche de dialogue voulu par le président Tebboune, «à ce stade et sans préjuger du fond de cette démarche», a-t-il précisé. L’ancien ministre a cité certaines conditions politiques à réunir dont « les plus urgentes sont liées aux questions du libre exercice de la politique par les partis politiques, les syndicats, le mouvement associatif et la société civile dans son ensemble » Il estime que, pour envisager valablement et sérieusement un intérêt politique pour le dialogue, il faut régler la «question des entraves à l’exercice de l’action politique partisane » et « lever les limites à l’exercice du droit constitutionnel à une information objective, libre et responsable». Même son de cloche auprès du secrétaire général du RND, Tayeb Zitouni, pensant que la démarche du président Tebboune qui l’a reçu jeudi, permettra « de créer un climat propice à un décollage économique et de consolider la cohésion interne ». Pour Zitouni, le front interne, la stabilité nationale ou la souveraineté de nos décisions, dépendent d’une économie et d’institutions fortes». D’où, selon lui, «la nécessité de s’unir et de revoir notre approche économique ». Le président du Mouvement El-Binaa, Abdelkader Bengrina, premier à être reçu lundi par le président Tebboune, a expliqué que cette série de rencontres intervient dans le cadre de « la démarche de dialogue initiée par le président de la République avec les différentes formations politiques pour échanger les vues ». Il a confirmé le souci du président Tebboune de «renforcer le front interne» pour faire face aux défis. C’est l’impression également du président du parti Jil Jadid, Sofiane Djilali, reçu, lui aussi lundi, par le président Tebboune. Dans une déclaration à la presse au sortir de l’audience, il a fait savoir que cette rencontre « s’est articulée autour d’une idée cruciale selon laquelle le temps était venu pour échanger les vues, défendre l’unité nationale et contribuer à l’édification d’une société et d’un État forts ». Le président Tebboune a reçu également, dans la même journée du jeudi, Abderrezak Makri, président du MSP, et Abou El-Fadhl Baâdji, secrétaire général du parti FLN.
M’hamed Rebah