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Un gazoduc et des phantasmes

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Le Sommet du GECF a été mis à profit pour booster le gazoduc transsaharien (TSGP) qui relie le Nigéria à l’Algérie via le Niger. Notre ministre de l’Énergie, a eu, en marge du Sommet, des entretiens à ce sujet avec son homologue du Nigéria. Sur les 4000 Km que comptera le gazoduc qui s’étend d’Abuja aux côtes algériennes, il ne reste que « 100 km au niveau du Nigeria, 1.000 km au Niger et 700 km en Algérie, soit un total de 1.800 km » a précisé Arkab, au cours d’une conférence de presse tenue dimanche dernier. Les deux ministres se sont mis d’accord sur « la nécessité de mobiliser tous les moyens » pour ne plus perdre de temps dans la réalisation de ce projet stratégique. Ce gazoduc permettra au Nigeria d’exporter son gaz vers l’Europe. L’Europe qui est privée du gaz russe depuis le conflit russo-ukrainien pourra ainsi le remplacer par le gaz nigérian. Il permettra au passage, l’approvisionnement, en tout ou partie, du Niger, pays qu’il traversera. Il faut rappeler qu’en décembre dernier, le ministre des affaires étrangères du Nigeria, Yusuf Tuggar avait affirmé, à partir d’Oran, que le TSGP reliant le Nigeria et l’Algérie via le Niger connaissait des « progrès significatifs et notables ». Autant de déclarations qui viennent démentir toutes les fakes news lancées autour de ce gazoduc depuis un certain temps. Des fakes news qui lui opposent un autre gazoduc qui serait dans les « pipes » et qui relierait le Nigeria et le Maroc pour le même objectif. Cela ressemble étrangement à ces pays du Sahel auxquels le royaume du Maroc aurait « offert » un débouché sur l’Atlantique alors qu’il n’a aucune frontière avec eux. S’agissant du « gazoduc » marocain qui relève des fantasmes plus que de la réalité, celui-ci devrait traverser 11 pays. Ce qui fait un peu beaucoup pour les mettre d’accord. Ensuite la longueur serait de 2.000 Km plus longue que le TSGP. Ce qui demande du temps et de l’argent. Et enfin, sur le terrain il n’y a pas l’ombre d’une seule canalisation posée. En réalité le gazoduc Nigeria-Maroc se limite à une étude de… faisabilité signée en 2016. Depuis plus rien. Nous sommes habitués à cette forme de surenchère entretenue par des pays qui « nous veulent du bien ». Pas de quoi ébranler notre indifférence à leurs gesticulations. Nos efforts vont plutôt au développement et à la réalisation de nos objectifs tout en laissant les autres… « braire ». Revenons à plus sérieux, au TSGP. L’idée de ce projet n’est pas nouvelle. Elle remonte aux années 1980. Après maturation, l’accord a été signé par le Nigeria, le Niger et l’Algérie le 3 juillet 2009. Aujourd’hui, la réalisation qui se poursuit se fait sur la base d’une feuille de route approuvée par le Nigeria, l’Algérie et le Niger le 18 février 2022. L’Europe soutient ce gazoduc qui viendra remplacer le gaz que la Russie ne lui fournit plus. C’est plus concret que des fantasmes !
Zouhir Mebarki

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