Absente sur le marché africain, au moment où d’autres pays voisins en ont fait un eldorado pour leurs entreprises, l’Algérie veut rattraper le retard, en se lançant à la conquête de l’Afrique.
Pour ce faire, le ministère de l’Industrie et des Mines prend l’initiative, en organisant un «Forum africain d’investissement et d’affaires» du 19 au 21 du mois en cours à Alger. Pour cerner les objectifs de ce Forum, le ministre du secteur, Abdessalem Bouchouareb a animé une conférence de presse, hier, au siège de son département, conjointement avec le président du Chef du forum des entreprises (FCE). La croissance économique que connait l’Afrique et le potentiel de son marché sont des principaux éléments attractifs des investissements et l’Algérie ne veut pas être. L’Algérie commence à avoir des surproductions dans certains secteurs cherche de nouveaux marchés pour écouler son surplus de production. Le marché africain représente une opportunité pour l’Algérie pour réaliser un tel objectif. L’énergie et l’agriculteur sont, entres autres, deux secteurs où des entreprises algériennes publiques et privées ont un potentiel à exporter vers l’Afrique. Plus explicite, Abdessalem Bouchouareb a rappelé les déclarations du président de Cote d’Ivoire, Alassane Ouattara qui avait demandé au Algériens de venir faire la première transformation du Cacao en Côte d’Ivoire et faire les autres étapes en Algérie qu’aller l’acheter directement de France. Alassane Ouattara veut que les entreprises algériennes viennent investir dans son pays pour créer une certaine plus-value a-t-il ajouté. Pour Abdessalaem Bouchouareb, il y a des opportunités similaires à celle de la Côte d’Ivoire en Afrique qu’il veut présenter aux entreprises algériennes. L’Algérie vise à «orienter ses exportations hors hydrocarbures vers sa première destination naturelle (l’Afrique) et à développer des investissements algériens dans ce continent qui possède d’énormes potentialités», a expliqué Abdessalem Bouchouareb lors de l’installation de ce groupe de travail. Pour lui, l’Afrique constitue pour l’Algérie un objectif primordial dans ses efforts d’exportation hors hydrocarbures et de diversification de son économie, que l’avenir se trouve dans les marchés africains où l’économie a connu une forte croissance et une demande importante depuis ces dernières années. Selon le ministre de l’Industrie, le pays possède des atouts pour pénétrer ce continent d’«une manière privilégiée» grâce à ses infrastructures notamment le projet du grand port du Centre et au dédoublement de la route transsaharienne. L’Algérie envisage également, à travers l’organisation de ce forum, de participer au programme d’électrification de ce continent, tracé par l’ONU et l’Union africaine à l’horizon 2030. C’est dans ce sens que des projets énergétiques et le Programme national des énergies renouvelables seront présentés lors de cette rencontre algéro-africaine pour mettre en exergue les potentialités algériennes en la matière. «C’est un enjeu majeur pour nous. Nous sommes parmi les pays les mieux placés pour investir et participer dans ce programme (d’électrification du continent)», a expliqué le ministre, citant l’exemple de Sonelgaz et du groupe privé «Amimer énergie» qui ont manifesté leur intérêt par ce programme. Pour rappel, «Amimer Energie», spécialisé en groupes électrogènes et centrales électriques, est présent dans plusieurs pays africains. Il a signé recemment des contrats de près de 116 millions de dollars avec une entreprise tchadienne pour construire, au Tchad, une centrale hybride-solaire d’une capacité de 30 mégawatt/an, ainsi qu’un autre contrat de plus de 5 millions de dollars, avec cette même entreprise tchadienne, portant interconnexion et développement du réseau électrique dans cinq villes tchadiennes. De son côté, le président du FCE n’a pas omis de signaler l’existence de certaines contraintes liées notamment à l’absence de vols directs assurant la liaison entre l’Algérie et les pays africains. Il a cité également comme contrainte l’absence de banque ou autres organismes financiers qui puissent jouer le rôle d’accompagnateur et de facilitateur d’investissement pour les entreprises algériennes sur le continent africain.
Hacène Nait Amara
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